Hugues Ratsiferana : Pour le développement du partenariat économique des pays francophones
Après la retouche du calendrier du XVIème sommet de la Francophonie, Hugues Ratsiferana, président du comité d’organisation de ce sommet a fait le point de l’organisation de ce rendez-vous international qui aura lieu à Antananarivo du 22 au 27 novembre prochain. De son avis, ce sommet de la Francophonie sera le moment opportun de développer le partenariat économique entre les pays membres de l’OIF. Interview.
Ma-LAZA : Madagascar accueillera le sommet de la Francophonie du 22 au 27 novembre prochain. Où en sont maintenant les préparatifs ?
Hugues Ratsiferana : Vous avez raison de croire en la tenue du sommet de la Francophonie. Je vous rassure que tous les préparatifs de ce sommet vont bon train. J’estime que toutes les infrastructures nécessaires à l’accueil de ce sommet seront prêtes bien avant le mois de novembre. Les programmes des événements, les aménagements des lieux, de la logistique et de la sécurité sont menés à bien. Mais, je tiens à vous signaler que ce qui nous importe, ce n’est pas le sommet, ni le fait d’appartenir à la Francophonie. C’est vraiment la relance de notre économie et les retombées de ce sommet sur Madagascar, dans l’avenir.
Ma-LAZA : Quelles sont les retombées sur Madagascar pourraient de ce rendez-vous des dirigeants des pays francophones ?
Hugues Ratsiferana : Ma conviction intime demeure qu’un pays n’organise pas un sommet pour des retombées financières immédiates.
Bien sûr, d’un côté, il y aura des retombées immédiates par rapport à la création d’emploi ainsi que la mise en place des nouvelles infrastructures pour le pays et particulièrement pour la capitale Antananarivo. De l’autre côté, il ne faut pas oublier que l’espace Francophone représente 1 milliard d’habitants et 274 millions de locuteurs francophones. Pour le cas de Madagascar, l’on estime qu’il y a 7 millions de francophones, ceux qui parlent et comprennent le français sur les 22 millions d’habitants. Çela représente 30% de la population. Dans cet espace francophone, il y a un intérêt économique important. Ceci dans la mesure où le PIB de l’espace francophone représente pratiquement 7 600 milliards de dollars par an. Les échanges économiques entre les pays francophones sont évalués à 1 600 milliards de dollars par an. Voilà les retombées, il nous appartient de conquerir ce vaste territoire qui s’éparpillent dans le monde entier, sur les 5 continents qui comptent 80 pays membres de l’OIF. Je pense que le moment est venu de mieux définir l’édification de l’espace francophone en y ajoutant une dimension économique. Les opérateurs économiques peuvent profiter de la présence des pays membres et de leurs délégations respectives pour attirer des acteurs clefs de la vie économique des pays de l’espace à travers du forum de la Francophonie.
Ma-LAZA : En quoi cela va-t-il permettre de relancer la croissance économique de Madagascar?
Hugues Ratsiferana : Le forum francophone des affaires est une branche de l’OIF qui réunit 112 nations. Madagascar en fait partie. Toutefois, la Grande île n’a jamais su en tirer profit. Cette fois-ci, nous essayons de mettre en place une structure qui va nous permettre de relancer l’économie malgache par le biais de la Francophonie. On va identifier les acteurs économiques malgaches, les entrepreneurs malgaches susceptibles de travailler avec des partenaires francophones venant par exemple du Rwanda, du Maroc, du Québec, de Suisse, de Belgique, de France et du Vietnam… Cette démarche permettra de créer des emplois. Cela peut également aider l’économie malgache à redémarrer à travers les échanges économiques.
Ma-LAZA : Quels sont les domaines qui intéressent le monde francophone?
Hugues Ratsiferana : L’agroalimentaire, l’énergie et le service sont parmi les secteurs qui intéressent les opérateurs francophones. Nous disposons d’autres ressources nécessaires dont le domaine foncier. Il importe de renforcer le partenariat économique entre les pays de l’espace francophone. A mon avis, le XVIème sommet de la Francophonie sera une opportunité pour nos opérateurs économiques de tisser un partenariat sérieux avec les pays membres et amis de l’OIF. Il faut ainsi profiter de la présence de plus de 2300 participants au XVI sommet de la Francophonie, parmi lesquels des importants opérateurs économiques et des décideurs du monde des affaires.
Recueillis par Vola Ravoavy
