Îles Eparses : Tintin Ravonison prêche dans le désert
Il parle, mais personne ne l’entend. Tintin Ravonison, puisqu’il s’agit de lui, est l’un des plus fervents défenseurs des Iles Eparses. Mais comme s’il prêchait dans le désert… Même le Président de la République, lors de son déplacement aux Etats-Unis d’Amérique, avait annoncé que la question des Iles éparses n’est pas encore la priorité, du moment.
Tintin Ravonison estime que le Président aurait dû profiter de son discours à la Tribune de la Nations Unies pour glisser un mot à ce sujet. « C’est un devoir du Président de sauvegarder l’intégralité territoriale et aussi de préserver les richesses du pays », explique-t-il. Mais, l’on a constaté qu’à chaque fois qu’ils se sont exprimés à la tribune des Nations Unies, les présidents malgaches n’ont jamais abordé le sujet. « Ces îles renferment des richesses inestimables », continue toujours Tintin Ravonison.
Il préconise un sommet de nos anciens dirigeants et de l’actuel Président pour savoir qui n’a pas fait son devoir au sujet de ces îles. Une résolution des Nations Unies en date de 1979 demandait d’ailleurs à la France de restituer ces îles à Madagascar.
Pourquoi la France refuse de rétrocéder ces iles à Madagascar ?
Lorsqu’on regarde sur une carte, l’on s’aperçoit que les Iles Eparses occupent tout le Canal de Mozambique, depuis le sud de Madagascar jusqu’aux Seychelles au nord, en passant par Mayotte, département français. Et si l’on compte Tromelin et l’île de La Réunion, autre département français, l’on s’aperçoit que Madagascar est en fait littéralement entourée de territoires français – à l’image d’une ceinture. Et qui dit territoire français dit, évidemment, les eaux territoriales qui vont avec. Presque tout le couloir central du Canal de Mozambique est français, grâce à trois de ces îles Eparses : Europa, Bassas da India et Juan de Nova.
L’intérêt à refuser de céder les îles Eparses est que depuis une vingtaine d’années environ, le Canal de Mozambique est considéré comme le nouvel eldorado du pétrole et du gaz sous-marin, offshore. L’enjeu est de taille aussi bien pour Madagascar que pour la France, plusieurs études ont évalué ses réserves entre 6 à 12 milliards de barils de pétrole et de 3 à 5 milliards de M3 de gaz. Un rapport datant de 2010 de l’United States Geological Survey a même qualifié le Canal de Mozambique de « prochaine Mer du Nord en puissance ».
Des intellectuels malgaches commencent soulever la revendications de ces îles au si fort potentiel, détachées de Madagascar avant son indépendance. Le débat n’est pas encore clos.
Ghislain V
