Importation de tabac : Libéralisaiton obligatoire pour casser le monopole?
La libéralisation de la filière tabac est incontournable pour casser le monopole d’un groupe d’individus et aussi afin de mettre fin aux actions de contrebande qui gagnent du terrain dans le pays. Les députés avaient adopté en travaux de commission l’amendement de l’article 03.01.06 du projet de Loi des Finances 2016 qui prévoit la libéralisation de l’importation de tabac manufacturés à Madagascar.
En effet, deux sociétés monopolisent le marché du tabac à Madagascar. Des sociétés étrangères qui ont été agréées par l’État malgache. Les produits de tabac, issus de la contrebande, occupent jusqu’à 50 % du marché, nous a-t-on fait savoir.
Par ailleurs, une partie des cigarettes et tabacs à chiquer, commercialisés dans le pays, serait fabriquée à l’étranger. Un constat qui a soulevé l’intérêt des parlementaires.
Mais les députés entendent, cette fois, mettre fin à la situation. Ils envisagent de donner le libre accès aux opérateurs locaux. De même, les députés souhaitent de traiter de manière égale les opérateurs locaux et initier un traitement égalitaire entre les différents secteurs du pays. Il en est ainsi de la savonnerie, la rizerie, la brasserie, qui ont été libéralisées.
Une source auprès d’un spécialiste en économie a fait savoir que cette initiative devra apporter plus de recettes fiscales pour l’État. « La production locale ne satisfait pas les besoins des consommateurs, plus particulièrement, les expatriés comme les Chinois. Du fait de son caractère addictif (drogue douce), les tabacs manufacturés (cigarettes, tabacs à chiquer ou paraky) entraînent des dépendances aux consommateurs. Ces derniers cherchent donc tous les moyens pour faire entrer leur marque habituelle, même clandestinement. Ce qui entraîne une perte de recettes », nous a-t-on révélé.
Par conséquent, importer légalement des cigarettes et produits manufacturés du tabac augmentera les recettes fiscales et aussi poussera les producteurs locaux à se mettre aux normes internationales.
Et pour mettre une balise à une éventuelle anarchie dans le secteur, les parlementaires ont insisté à ce que les produits finis, tels que les cigares, cigarettes, tabacs à mâcher, soient autorisés à être importés par les grossistes.
En revanche, l’importation des matières premières telles que les feuilles de tabac reste réservée exclusivement aux fabricants et, par ailleurs, seuls les grossistes « agréés » sont autorisés à évoluer dans l’importation de tabacs manufacturés.
Affaire à suivre.
Marc A.
Imprimer
