L’Indice de Perception de la Corruption 2018 de Madagascar est de 25/100 et la Grande île se situe ainsi à la 152ème place sur 180 pays, tel qu’il a été présenté hier au Café de la Gare, de Soarano. Le Danemark, avec un score de 88/100 occupe la première place et la Somalie à la dernière place est ainsi perçue comme la plus corrompue.
A titre de rappel, l’IPC évalue le degré de corruption perçue dans le secteur public à l’échelle d’un pays en utilisant différentes sources. Selon les précisions apportées par le conseiller en développement organisationnel de Transparency International Initiative Madagascar, le Dr Frédéric Lesné, une légère progression est constatée puisque Madagascar gagne 1 point et 3 places par rapport à 2017. Il s’agit de la première augmentation de score depuis 2012. L’année 2018 a été marquée par certaines avancées dans le domaine de la lutte contre la corruption. Il en est ainsi de la mise en place de Pôle anti-corruption ou encore des efforts budgétaires consentis pour doter les organes publics de lutte contre la corruption des ressources nécessaires à la réalisation de leur mandat.
Me Alex Rafamantanantsoa, président de TI-IM ne manque cependant pas de noter que ces avancées sont bien maigres par rapport aux menaces que la corruption continue de poser au développement économique, social et démocratique de Madagascar. Le score de Madagascar équivaut à une note de 05/20, un score préoccupant qui démontre l’enracinement de la corruption dans tous les secteurs actifs du pays, publics comme privés.
Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption
Le défi pour Madagascar est d’atteindre un score de 50/100 à l’horizon 2025. La Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption, adoptée en 2015 comprend plusieurs étapes, rappelle Jean Louis Andriamifidy, DG du BIANCO. La première étape (2015-2017) vise à instaurer un cadre juridique. Certaines lois ont été adoptées, ce qui n’est pas le cas de la loi sur le recouvrement des avoirs illicites. Certains décrets ont également été proposés à l’Exécutif mais ils n’ont pas encore été pris. La seconde étape (2018-2019) est celle de la mise en place des structures prévues. Un certain retard est enregistré. Le fléau est cependant présent dans tous les secteurs de l’administration, et il importe de faire front en mettant en place des mécanismes de prévention. La dernière étape (2020-2015) est celle de l’opérationnalisation des structures de mise en œuvre. Le numéro un du BIANCO estime qu’on peut avoir davantage de résultats si la volonté politique y est.
Lamina Boto Tsara Dia estime qu’une évaluation à mi-parcours est requise. Il importe de faire un état des lieux de cette stratégie nationale et voir quelles ont été les points forts et les faiblesses auxquelles il importe de pallier. Quoi qu’il en soit, l’éradication de la corruption est un combat titanesque et il importe que chacun y mette du sien pour anéantir ce fléau.
C.R
Imprimer
