Industrie minière Ambatovy : face à la chute du prix du Nickel
Ambatovy est sans conteste une des nouvelles expériences malgaches en matière d’industrie moderne et de mondialisation. Elle comptait beaucoup pour les finances de l’Etat malgache. Malheureusement, elle ne pourra pas tenir son rang…
La compagnie minière Ambatovy est loin d’être sortie d’affaire face à la chute du prix de la tonne de nickel qui ne cesse de s’effondrer et de l’absence de perspective quant à l’amélioration de la situation. Le cours du nickel actuel est de 10 000 dollars la tonne, loin de la prévision de 52 000 dollars en 2007 lors des études préalables d’Ambatovy a faite. « Depuis déjà plus de deux ans, Ambatovy a dû prendre des mesures drastiques de réduction de coûts afin de mieux faire face aux difficultés financières engendrées par la baisse du prix de nickel sur le marché. Dernièrement, nous avons même été contraints de procéder à la mise au chômage technique d’une partie de notre personnel, une mesure difficile et douloureuse pour nous tous », a expliqué Tim Dobson, le Président d’Ambatovy. Pour cette compagnie, il sera difficile de maintenir le cap dans un contexte aussi difficile.
A ce stade, il n’y a pas d’autre solution que de réduire les coûts d’exploitation, selon des stratégies bien connues. Les compagnies minières sont contraintes de prendre des mesures adéquates car il sera sans doute un coup dur si une aussi grande compagnie minière comme Ambatovy viendrait à mettre la clé sous la porte comme l’ont fait certaines compagnies minières en Australie et au Canada, à cause de cette baisse du cours de nickel. Cette société minière n’a pas échappé à cette crise et a entamé une série de mesures visant à rationaliser ses dépenses depuis deux années afin de rester opérationnelle. Ne pouvant pas contrôler la volatilité du prix du nickel sur le marché international, les entreprises minières devront maîtriser, de leur côté, leurs dépenses, quitte à prendre des décisions difficiles et douloureuses. «Il s’agit du prix à payer pour survivre face au prix actuel du nickel », a souligné Ambatovy. Le pire est donc à craindre !
L’Etat va devoir revoir à la baisse les recettes escomptées de cette compagnie alors qu’elle est l’une des compagnies qui contribuent le plus au renflouement de ses caisses. Faute d’une politique minière digne de ce nom, l’Etat n’a qu’à s’en prendre à lui-même car avant Ambatovy, aucune compagnie minière ne s’est installée à Madagascar et a investi autant. Au lieu de compter sur une compagnie en particulier, l’Etat aurait du promouvoir des investissements miniers à Madagascar en se servant des expériences du passé et de les améliorer.
C.Ramah
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