Dans le cadre de ses activités de lobbying pour améliorer l’industrialisation de Madagascar, l’Alliance pour l’industrialisation durable profite de l’opportunité de la tenue des élections présidentielles pour placer l’industrialisation au centre des débats. C’est ainsi qu’elle a élaboré un catalogue de revendications qui résume les principales doléances du secteur industriel, correspondant aux défis et obstacles qu’il faut lever pour assurer le développement et l’industrialisation du pays.
L’industrialisation est une affaire de tous. Un catalogue de revendications à court et à moyen termes a été élaboré afin de demander aux instances concernées d’agir en vue de la mise en place d’un climat des affaires stable, incitatif et adéquat à l’industrialisation durable de Madagascar. L’Alliance pour l’Industrialisation Durable souhaite ainsi rencontrer les deux candidats qui, selon les résultats provisoires, s’affronteront au second tour des élections présidentielles pour leur soumettre leur vision, l’objectif étant de placer l’industrialisation au centre des débats.
Banque de développement
«Nous souhaitons la mise en place d’une banque nationale de développement pour que Madagascar bénéficie d’une autonomie financière», précise Fredy Rajaonera, président de l’Alliance pour l’Industrialisation Durable. Cette banque servirait à financer les grands projets d’infrastructures et disposera de programmes spécifiques destinés à soutenir les entreprises industrielles ainsi que les PME.
En matière d’intégration régionale, l’Alliance pour l’industrialisation durable réclame une renégociation en vue d’un réajustement des accords commerciaux afin que ceux-ci ne constituent pas à un frein à l’essor industriel. En outre, les représentants des organisations industrielles, du secteur privé devraient êtres inclus dans les équipes de négociations futures.
Dans le secteur de l’énergie, un abandon progressif de l’utilisation du thermique, au profit de l’électrification basée sur l’énergie renouvelable est préconisé.
Nécessité de l’industrialisation
«Nous réclamons un consensus national autour de la nécessité de l’industrialisation», précise, pour sa part, Rivo Rakotondrasanjy, vice-président de l’Alliance. La mise en place un Ministère d’Etat chargé de l’Industrie, du Secteur Privé, du Commerce et de l’Artisanat et doté de moyens adéquats a été mise en exergue afin de garantir une véritable industrialisation. Par ailleurs, la mise en œuvre de la Loi pour le Développement de l’Industrie notamment la mise en place de l’Agence Nationale pour le Développement de l’Industrie (ANDI) d’une part et le Fonds National pour le Développement Industriel (FNDI) est plus qu’urgente, de l’avis de l’Alliance.
Pour renforcer la protection des industries locales, l’Autorité Nationale chargée des mesures correctives commerciales (ANMCC) devrait être dotée d’un pouvoir de sanction afin de lutter contre les importations sauvages. De plus, une surtaxation à l’exportation, voire, une interdiction de toute exportation de matières premières non travaillées, est souhaitée. Une exportation ne doit être permise qu’à partir de 25% de création de valeur ajoutée.
A court terme, la mise en place d’un Conseil économique et social pour garantir un dialogue social, une augmentation du SMIG ainsi qu’un assainissement des zones franches dans un cadre transparent sont aussi requis, pour ne citer que ceux-là. Le futur Président de la République sera-t-il à même de répondre à ces différentes revendications ?… Wait and see.
C.R
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