L’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (EITI) est un standard international qui veille à une meilleure gouvernance dans les pays riches en ressources. Si des dispositions ont été prises pour la redynamisation des activités de l’EITI Madagascar, les efforts concédés semblent être annihilés, faute d’engagement suffisant de l’Etat. Aux dernières nouvelles, la candidature de l’EITI Madagascar est de nouveau suspendue….
Faute de financement nécessaire, l’EITI Madagascar ne peut fonctionner comme il se doit et ne peut ainsi atteindre le niveau de progrès attendu par le Secrétariat International de l’EITI. Si auparavant, le financement était assuré par le ministère des Mines, la situation est toute autre depuis que l’EITI Madagascar a été institutionnalisée. Madagascar aspirait à intégrer le cercle de pays conformes à l’EITI, mais sa candidature se trouve ainsi suspendue de nouveau. «La bonne gouvernance, la transparence ainsi que d’autres engagements de l’Etat n’ont pas été respectés l’an dernier. Il en est ainsi de la couverture du budget de fonctionnement du bureau national», précise Daniella Randriafeno, secrétaire exécutif de l’EITI Madagascar, jointe au téléphone.
A titre de rappel, Madagascar a été acceptée comme «pays candidat à l’EITI» en février 2008, puis devenu «pays candidat suspendu» en 2011 suite à la crise politique de 2009. Cette suspension a été levée depuis le retour de l’ordre constitutionnel en 2014. Depuis, des dispositions ont été prises pour la redynamisation des activités EITI. Réintégrée en tant que pays candidat, Madagascar a été soumise au processus de validation depuis Septembre 2017. Quinze principales recommandations ont été émises par le Conseil d’Administration International pour une mise en œuvre effective d’ici le 29 décembre 2019 afin que Madagascar puisse atteindre le niveau de progrès satisfaisant. Parmi ces recommandations figurent le plein engagement du gouver- nement et de la société civile dans le processus de conformité EITI, une description claire de l’octroi des licences pour ne citer que cela.
En moyenne, le budget de fonctionnement de l’EITI Madagascar est de 100.000 USD dans l’année. Le manque d’engagement de l’Etat ne peut que paralyser, sinon handicaper son fonctionnement. L’on apprend cependant que le «rapport de réconciliation» publié chaque année sera effectué malgré tout, ce volet étant financé par les bailleurs et non par l’Etat. Pour rappel, le rapport de réconciliation de l’EITI, fait un rapprochement détaillé entre les déclarations de paiements effectuées par les compagnies minières à l’État et les recettes effectivement encaissées par les différents départements étatiques auprès du secteur extractif. Cela s’inscrit en effet dans les exigences de la norme internationale pour la transparence du secteur extractif.
C.R
