Industries textiles : Vers l’assainissement de la filière coton
La région Atsimo-Andrefana est connue pour sa production de coton, une filière qui intéresse les investisseurs, mais qui n’est pas épargnée par des difficultés. Une délégation du Ministère de l’Industrie et du Développement du Secteur Privé ainsi que du Ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche s’est rendue à Toliara du 08 au 11 avril dernier pour constater de visu les réalités sur terrain.
Le Gouvernement, à travers le programme PIC II se penche actuellement sur l’élaboration de texte de Loi pour la mise en place d’un organe de régulation de la filière coton ainsi que des textes qui vont régir les interactions entre les opérateurs de ladite filière. L’objectif du Projet est de doubler d’ici 2020 la valeur des exportations de coton, soit un minimum de 20 millions USD, et d’augmenter d’au moins 25% les revenus des producteurs.
La gestion de la filière coton est perturbée par la pratique de «Kilaboly» ou vente parallèle à de petits exploitants, un phénomène de détournement de la production, tel qu’il a pu être constaté par la délégation interministérielle qui s’est rendue la semaine dernière à Toliara, à l’initiative de Narson Rafidimanana, Ministre de l’Industrie et du Développement du Secteur Privé et non moins Ministre intérimaire des Ressources Halieutiques et de la Pêche,
A l’issue d’une visite d’usine auprès de la Société Tianli Agri et de la Société MSG, spécialisées toutes deux dans la plantation et l’usinage du coton, il a été constaté qu’elles fonctionnent en-dessous de leurs capacités.
Étude de la chaîne de valeur
Une étude de la chaîne de valeur coton, menée à l’initiative du Projet PIC en 2014, avait mis en évidence plusieurs problématiques de cette filière, telles que le faible niveau des rendements moyens, l’existence de pratiques anticoncurrentielles et la désorganisation de la filière en général. «L’origine des problèmes rencontrés dans la filière est liée à plusieurs facteurs dont l’absence de réglementations spécifiques à la filière coton, et adaptées au contexte concurrentiel créé par la présence de plusieurs opérateurs privés dans la filière, le faible niveau de structuration des acteurs de la filière, et l’absence d’une bonne pratique culturale commune à toute la filière ainsi que l’insuffisance de l’encadrement technique des producteurs». D’où la nécessité de réguler la filière.
L’on apprend, par ailleurs, que le Ministère de l’Industrie et du Développement du Secteur Privé organise les planteurs en coopératives afin de pouvoir les former et les encadrer.
Secteur pêche
La délégation interministérielle ne s’est pas contentée de la filière coton, le secteur de la pêche n’a pas été omise. Elle a ainsi visité les sociétés Indian Ocean Trépang IOT et COPEFRITO. La première exerce dans l’aquaculture de concombres de mer si la deuxième se spécialise dans l’engraissement de crabes. IOT projette l’extension de ses activités d’élevage au niveau des pécheurs. Elle pense mettre à la disposition des pêcheurs les juvéniles de concombre de mer et de les collecter une fois adultes. Comme la Société travaille déjà avec ces pêcheurs dans le cadre de la culture d’algues rouges, les activités d’élevage de concombres de mer et de crabes constitueront des diversifications de leurs sources de revenu. Le programme participera grandement à l’éducation des pêcheurs à la gestion des ressources naturelles.
C.R
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