Insécurité : Ras-le-bol des opérateurs

Insécurité : Ras-le-bol des opérateurs

On peut dire que l’insécurité n’a fait que prendre de l’empleur ces derniers temps. Les séries de kidnapping se succèdent et la population a l’impression que ces crimes ne seront pas maîtrisés de sitôt.

Les opérateurs économiques ont manifesté leur ras-le-bol de la série de kidnappings qui a pris de l’ampleur ces derniers temps dans la Grande île. Ainsi, le GEM – SIM – GEFP – FIVMPAMA – Confédération du Tourisme à Madagascar – EFOI – APB – CCI France – AMIC et beaucoup d’autres, ont exprimé leur préoccupation par l’insécurité qui mine le pays. Le sinistre décompte du nombre d’enlèvements, estimé à plus de 90 personnes aujourd’hui, et notamment le rapt d’un homme d’affaires Indopakistanais survenu il y a quelques jours de cela à Antanimena, constituent la goutte qui fait déborder le vase. Les opérateurs déplorent ces enlèvements crapuleux perpétrés par des bandes organisées, entrainées et visiblement formées à l’usage des armes, commanditées par des cerveaux jamais clairement identifiés et encore moins condamnés, ciblent en priorité la communauté d’affaires, s’attaquant indistinctement à toutes les nationalités et n’épargnant pas même les jeunes enfants, ce qui est contraire à nos traditions. Le dernier enlèvement d’enfant, commis à la veille des fêtes de Noël, a particulièrement marqué les esprits et a fait prendre conscience par ses caractéristiques qu’un cap a été franchi. Ces bandits n’ont plus aucune limite, aucun scrupule. Tout le monde est concerné, tout le monde est en péril, à tout moment, en tout lieu.
Les opérateurs économi­ques estiment que les enlèvements sont devenus un véritable business d’une mafia dont les ramifications sembleraient atteindre les hautes sphères du pouvoir militaire et politique, créant une situation de terreur nationale. La violence et l’insécurité sont devenues monnaies courantes, touchant toutes les couches de la population à un niveau jamais atteint Madagascar. Cette situation mine considérablement le moral des chefs d’entreprise et de leurs salariés, obligeant les entreprises à investir des moyens importants aussi bien dans leur propre sécurité que dans celle de leurs salariés. Pour les opérateurs économiques, l’Etat, volontairement ou involontairement, faillit à deux de ses responsabilités régaliennes que sont la protection des citoyens et la mise en œuvre de la justice. Or, il est avéré cependant que la très grande majorité des recettes fiscales et douanières du pays proviennent des entreprises et de leurs salariés également consommateurs, contributeurs à la TVA. Alors que les impôts payés servent essentiellement à rémunérer les fonctionnaires censés servir l’intérêt général de la population, dont la sécurité et la justice, force est de constater que dans ces deux domaines, l’Etat faillit lourdement à ses responsabilités. Les chefs d’entreprise et leurs salariés se décident ainsi, à compter de ce jour, à manifester publiquement pour montrer leur grande inquiétude et leur colère face à une situation devenue intolérable. Avec le soutien de la société civile, ils demandent que l’Administration reconnaisse la gravité de la situation et que, d’autre part, elle s’engage à prendre les mesures dans les meilleurs délais qui s’imposent afin de rétablir la sécurité et la confiance dans le pays. Ils exigent et mettent l’Etat en face de ses responsabilités avant qu’il ne soit trop tard.

L.R

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