JIRAMA : 240 milliards Ariary d’arriérés à récupérer
Il est clair que la compagnie nationale d’électricité JIRAMA n’est pas près de sortir du gouffre financier qu’elle s’est creusé elle-même. Andrianariseheno Razafindranivo, son Directeur Commercial, nous a confiés hier que les factures qui ne sont réglées s’élèvent, jusqu’à présent, à 240 milliards d’Ariary. D’après ses explications, ce montant s’explique par la note d’électricité impayée de l’Etat qui s’élève à 140 milliards d’Ariary ainsi que par les quelque 22 milliards d’Ariary de contentieux.
Depuis plusieurs années, l’administration de la JIRAMA a toujours omis de réclamer aux dirigeants de l’Etat le règlement de leurs factures si bien que le cumul a fait ressortir un montant colossal à même de concrétiser plusieurs projets de développement. Pour expliquer ce déficit, le Directeur commercial de la JIRAMA a affirmé que les factures impayées remontent en l’an 2000 et que les crises de 2009 n’ont fait que creuser le gouffre dans lequel la compagnie nationale est actuellement plongée.
Difficile recouvrement…
Il s’avère que plusieurs grandes sociétés ont dû quitter la Grande île à cause des affrontements de 2009 en laissant derrières elles leurs factures impayées. « Comment pourrait-on procéder au recouvrement de ces factures, si les sociétés concernées ont quitté le pays ? », se demande le directeur commercial de la JIRAMA. Elle estime à présent que la JIRAMA ne dispose que d’une chance sur cent d’assurer le recouvrement de ces 22 milliards d’Ariary.
Perte et déficit
Pour ce qui est de l’Etat, ce sont notamment l’Administration, les Universités ainsi que les diverses collectivités qui ne se sont pas acquittées de leurs factures.
Une autre cause de ce déficit est la production d’électricité qui n’est pas commercialisée. D’après les explications d’Andrianariseheno Razafindranivo, la JIRAMA produit 120 millions de Kwh d’énergie, mais seuls 80 millions de Kwh sont facturés et le reste perdu. Par la même occasion, la veille des réseaux augmente de manière notoire la consommation d’énergie. De même, il a été constaté que les branchements illicites causent une perte énorme pour la société.
Andrianariseheno Razafindranivo explique, en outre, que les employés de la JIRAMA bénéficient d’un traitement particulier quant à la facturation de leurs consommations d’eau et d’énergie.
Enfin, il est difficile pour la JIRAMA de contrôler ses 500.000 clients en ce qui concerne les vols d’électricité. Sur 1800 clients en effet, 1200 se plaignent de vol d’électricité.
La JIRAMA est contrainte de vendre à perte pour éviter que le portefeuille des ménages n’explose. Elle est la seule compagnie qui achète plus et vend moins.
C.Ramah
