JIRAMA : Baillonnés et les mains ligotées, les grévistes montrent leur peur
Les grévistes de la Jirama ne manquent pas d’imagination, ou plutôt, ont pris sur eux la façon dont ceux qui se sentent privés de parole agissent. Comme la situation semble évoluer en leur défaveur, les manifestants ont changé de stratégie en évitant la confrontation avec les forces de l’ordre…
C’est avec un baillon sur la bouche que les membres de l’Intersyndical national de la JIRAMA se sont présentés devant la presse hier après-midi à Ambohidahy. Une manière pour eux de dénoncer leurs droits entièrement bafoués.
Les représentants de l’Intersyndical JIRAMA ont mis l’accent sur le fait qu’ils n’ont plus le droit d’accéder aux locaux de la JIRAMA pour tenir leur sit-in, un droit pourtant reconnu par la législation en vigueur, ont-ils martelé. Il s’agit d’une sorte de manœuvre destinée à les amener à effectuer leur mouvement de revendications dans la rue, un fait qui les exposerait pourtant à des risques d’arrestation pour manifestation sur la voie publique sans autorisation…
Certains d’entre eux avaient d’ailleurs les mains liées par des ficelles, laissant entendre que quelques-uns risquent d’avoir des mains menottées d’ici peu, les informations sur d’éventuelles arrestations se propageant.
Ils persistent et signent qu’il y a violation grave et flagrante du Code du Travail. Une plainte a été déposée auprès des instances internationales, selon leurs dires, notamment le BIT, l’OIT, les hauts commissariats des droits de l’homme, les représentants de la Banque Mondiale et du FMI, l’Union Européenne et bien d’autres.
Ils ont, par ailleurs, fait savoir que la médiation (portant sur 8 des 25 points discutés avec la Direction Générale) été entreprise hier au niveau de l’Inspection du Travail et que cette médiation s’est soldée par un échec. Le Conseil d’arbitrage aura ainsi lieu ce jour, au Tribunal d’Anosy, à partir de 09h. Les employés qui s’y rendront porteront un signe de ralliement distinctif montrant qu’ils sont employés de la JIRAMA et arboreront également le drapeau national pour signifier que la JIRAMA ne doit pas être vendue à des étrangers.
C.R
