Népotisme, bilan négatif, complicité avec les fournisseurs, licenciement abusif des leaders syndicaux…Les grévistes de la Jirama accusent le Directeur Général de tous les maux et de tous les mots pour pousser le pouvoir actuel à limoger ce responsable. Mais il ne faut pas se contenter d’un seul son de cloche.
Si les syndicalistes qualifient de négatif le bilan de l’actuel DG de la Jirama, Olivier Jaomiary, il importe de préciser que la Direction Générale suit à la lettre le plan de redressement de la Jirama, approuvé par le gouvernement et les bailleurs de fonds. Il existe des projets à court, à moyen et à long termes pour parvenir à un tel redressement. L’une des réalisations des deux années au cours desquelles Olivier Jaomiary a été à la tête de la Jirama, est l’acquisition de 65 groupes électrogènes pour les «centres critiques» (localités à multiples fréquences du délestage). S’y ajoute l’augmentation à 71% du taux de rendement en électricité en 2018 contre 67% en 2016 ou encore la diminution de 5 points en un an la perte essuyée par la société dans la production d’énergie.
Pourquoi le projet sur les 45 centrales hybrides n’est-il toujours pas réalisé ? Les procédures de mise en œuvre exigent des appels d’offres internationaux et c’est ce qui retarde le projet qui était lancé en octobre 2018. Ceci figure dans l’agenda de la Jirama pour le deuxième semestre de cette année.
Les grévistes accusent également le DG de complicité avec les fournisseurs de carburant de la Jirama, mais les contrats avec les fournisseurs ont été signés bien avant la nomination de Jaomiary Olivier en 2017. Mardi dernier, en marge de l’ouverture de la Semaine de l’eau, de l’énergie et des hydrocrabures, il avait indiqué «Je suis le Directeur Général de la Jirama. Si les employés de la Jirama sont malades, je souffre moi aussi» une métaphore pour signifier qu’il n’a aucun intérêt à faire sombrer la société dans la faillite.
A noter que les recrutements du DG et certains directeurs sont passés par des appels à candidature, ouverts et publiés dans les journaux. Le recrutement a été effectué sous la supervision de la Banque mondiale à travers un consultant et un cabinet de recrutement, ce qui change de la procédure habituelle. Olivier Jaomiary est par ailleurs un technicien qui n’est nullement affilié à aucun parti politique.
Pour ce qui est des revendications, ce n’est pas la première fois que ces syndicalistes font la grève. Ils ont été présents à la manifestation des députés Place du 13 mai, en avril 2018, mais ils n’ont pas réussi à rameuter la majorité des employés de la Jirama. En décembre dernier, ils avaient annoncé une grève qui, par la suite, a été avortée en raison de la période électorale, d’après eux. Faut-il souligner que le porte-parole de l’Intersyndical est un membre du Conseil d’Administration de la Jirama ?
C.R
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