Coupure de l’approvisionnement en eau, dégradation de la qualité de l’eau…autant d’anomalies dans la distribution de l’eau, pourtant source de vie, dénoncée par les usagers. Des quartiers de la capitale sont les plus touchés et les abonnés ne manquent pas de faire part de leur colère à travers les réseaux sociaux. De son côté, la Jirama fait en sorte que leur situation soit claire et limpide auprès des usagers en apportant des précisions sur le contexte actuel.
Les infrastructures de la Jirama dans le secteur eau sont vétustes. Avec la croissance démographique, les besoins en eau augmentent également. «Il faut admettre que la Jirama ne peut investir, compte-tenu du faible niveau du tarif. Le litre d’eau se vend aux environs de 0,4 Ar, soit 400 Ar les 100 litres. Une augmentation de dix fois plus est requise», selon les précisions apportées par les responsables de cette société d’Etat au cours d’une rencontre avec la presse à Mandroseza. Une étude tarifaire est actuellement en cours. Le litre devrait s’acheter à 3 ou 4 Ar pour permettre à la Jirama de ré-investir afin de permettre aux abonnés de jouir de cette ressource comme il se doit.
C’est parce que le tarif de l’eau est très bas que les usagers gaspillent l’eau. Si dans la capitale, la production quotidienne est de 250.000 m3 par jour, seuls 110.000 à 120.000 m3 sont facturés, les 40% de la production constituant des pertes. Aux fuites d’eau diverses s’ajoutent les abonnés qui ne paient pas leur consommation. Des mesures strictes seront prises à compter de l’année 2019.
A long terme, le défi est d’augmenter cinq fois plus la production pour qu’elle atteigne 1.000.000 m3 par jour. Cela nécessite un investissement colossal de 7 milliards USD. Mais les investissements dans le domaine de l’électricité prennent le dessus, au détriment du secteur de l’eau, qui constitue pourtant un besoin vital.
La distribution est répartie en sept zones à Antananarivo, avec un réseau de plus de 1.200 km dont 64% sont concentrés au centre ville. Par ailleurs, plus de 85.000 abonnés sont recensés dont 73% environ sont localisés au centre ville. Cinq stations de pompage alimentent la ville des milles. Plusieurs stations de surpressions permettent à l’eau d’arriver chez les usagers. Ces dernières étant vétustes, elles nécessitent des entretiens qui sont parfois à l’origine de coupure. Lorsque les machines sont de nouveau opérationnelles après une coupure, elles se mettent tout d’abord à remplir les citernes. A cause de la pression de l’eau, les tartres dans la conduite parviennent jusqu’aux tuyaux et sont entraînés, ensuite, par le flux. C’est ce qui est à l’origine de cette texture jaunâtre de l’eau du robinet dans certains foyers.
Cette saison sèche dans laquelle nous entrons s’accompagne d’une augmentation de la consommation en eau. Dans la zone Est (Ambohimangakely, Akamasoa, Ambatomaro….), le réseau de distribution n’arrive pas à répondre aux besoins. La Jirama est ainsi contrainte de procéder à une distribution rationnelle comme c’est le cas du délestage en matière d’électricité.
Les responsables de la Jirama ont effectué un tour d’horizon sur les différents problèmes d’approvisionnement en eau, notamment le cas du Cité des Assureurs Itaosy tout en faisant part des solutions envisagées. Ils ont également touché mot sur le schéma directeur financé par l’Union Européenne. Il s’agit toutefois d’une solution d’approvisionnement en eau potable, à moyen terme.
Claudia R.
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