Le Kere s’intensifie dans le Sud. Les denrées alimentaires sont de plus en plus rares. Selon le témoignage d’un habitant, deux communes du district d’Amboasary Atsimo dans la région Anosy sont les plus touchées. Il a évoqué entre autres le cas du Fokontany Befaitra dans la commune rurale de Behara. Cinq personnes seraient décédées à cause de la famine. Notre témoin a rapporté que récemment c’est une vielle femme qui, voulant aller chercher de quoi se nourrir a trouvé la mort. « Elles étaient deux vieilles femmes qui essayaient de déterrer des racines de tubercule. L’une est morte d’inanition sur place à cause de la faim L’autre a été emmené à Amboasary pour être secourue ».
La commune de Tsivory, toujours dans le district d’Amboasary est également sévèrement touchée par le Kere. Six personnes seraient décédées en faisant la queue pour recevoir des aides d’une association religieuse. Elles se seraient écroulées dans la file d’attente.
A part le district d’Amboasary dans l’Anosy, les districts de Tsihombe et de Beloha dans la région Androy font également face à cette catastrophe humanitaire. Les habitants des zones reculées tentent de rejoindre les chefs lieux de communes ou de districts pour trouver de l’aide et de quoi se nourrir. Mais avec la faim et la fatigue, le voyage devient dangereux et risqué. Récemment, cinq personnes issues d’une même famille auraient trouvé la mort en tentant de rejoindre Beloha le chef lieu de district.
Depuis plusieurs mois l’eau devient une denrée rare dans le grand sud. Un bidon d’eau de 20 litres se négocie à 5 000 Ariary. Pour s’en procurer, la population doit se déplacer à 20 et parfois jusqu’à 50 km. Aussi, peu de gens peuvent s’en procurer. Le bétail n’échappe pas à cette tragédie. Bœufs et moutons meurent également de faim et de soif. « Il y a l’aide de l’État certes mais elle est insuffisante » a confié notre source.
Velo Ghislain
Imprimer
