Koumba libéré : “Je demande justice et réparation”
Jean Marc Koumba et les quatre employés de l’Aviation Civile de Madagascar ont obtenu la liberté provisoire. Ils vont pouvoir passer les fêtes de fin d’année au sein des leurs. L’affaire n’est pas pour autant close. Elle risque même de prendre une autre tournure. Après avoir été enfermé pendant plus de deux mois dans la Maison Centrale d’Antsiranana, Jean Marc Koumba clame toujours son innocence. Il envisage de demander réparation.
« Je ne cherche pas à me venger (…). Je demande justice et réparation pour tout ce que l’on nous a fait subir pendant ces deux mois », a fait savoir Jean Marc Koumba samedi dernier à Tsiadana, au cours d’une rencontre avec la presse aux côtés de sa femme et de son avocat. Pour lui, être emprisonné de la sorte, alors qu’il prétend être innocent, était dur. « Si je suis coupable, j’aurai assumé. Mais je n’ai rien fait… Personnellement, je n’ai rien fait. Il en est de même de mes quatre codétenus ». Il a ajouté que son arrestation s’apparentait à un kidnapping. Ceux qui sont venus les arrêter n’étaient en possession ni d’un acte, ni de convocation, ni de mandat d’arrêt.
Il se demande comment, dans une accusation aussi grave qu’une atteinte à la sûreté de l’Etat, ce qui veut dire que l’Etat était en danger, pouvait-t-on ignorer sciemment ses témoins. « Nous avons 18 témoins à décharge, qui affirment que je n’ai jamais quitté l’hôtel. Parmi ces témoins, un employé de l’ambassade de France. Comment pouvait-on forcer, avec menaces de mort à l’appui, les agents de l’ACM à donner mon nom, pour faire une fausse déclaration ?… Cherche-t-on vraiment à arrêter le véritable coupable, ou bien voulait-on faire de moi le coupable ? Etais-je pour eux le coupable idéal ? Pourquoi ?… », s’est-il indigné. Et de poursuivre « A ma connaissance, ma cote de popularité n’a jamais été aussi élevée à Madagascar. Je sais également que ce genre de manipulations d’enquêtes et de témoins est sévèrement puni par la loi. Nous sommes prêts à être confrontés devant les enquêteurs et à nous rendre sur les lieux du délit en vue d’une reconstitution ».
Des avocats internationaux proposent leur service…
Dans la longue liste de personnes et entités à qui il a témoigné de sa gratitude pour le soutien qu’elles ont apporté, Jean Marc Koumba a cité l’ONU, Les Droits de l’Homme, où il compte peut-être se rendre avec ses avocats au cours de leur prochaine Assemblée Générale. « Mon avocat et moi, peut-être des avocats internationaux, qui ont pris contact avec ma femme Lila, proposent leurs services. Ils n’ont pas encore discuté de ce que nous allons entreprendre. Tout dépendra de la suite des événements ».
Jean Marc Koumba a, en outre, fait savoir qu’il possède une liste de personnes qui seraient poussées à commettre des actes contre lui. « Des noms m’ont été fournis. Je les ai transmis aux autorités de Justice étrangères au cas où quelque chose m’arriverait, ou bien même à ma famille. Mon avocat possède également cette lettre ».
Procédure judiciaire non terminée
Le fait que Jean Marc Koumba, ancien garde du corps de Marc Ravalomanana, ait bénéficié, avec les quatre employés de l’ACM, de liberté provisoire ne signifie pas pour autant que la procédure judiciaire prend fin. L’instruction se poursuit, selon son avocat, Me Eric Rafidison. Toutefois, ce dernier a formulé une demande de non-lieu auprès du Doyen du juge d’instruction. Le sort de Jean Marc Koumba et de ses codétenus dépendra de la suite de cette requête. Si le non-lieu est prononcé, la procédure s’arrêtera là. Autrement, il est possible qu’ils comparaissent encore devant la Justice.
Respect des institutions de l’Etat
Jean Marc Koumba a précisé qu’il a toujours respecté les institutions de l’Etat, ses dirigeants, ses Présidents, ainsi que le droit malgache. « Je suis, il est vrai, malgache de cœur, mais je suis avant tout un étranger qui se doit un droit de réserve (…). J’ai la conscience tranquille. Est-ce que ceux pour qui j’ai fait la prison ou ceux qui m’ont mis en prison ont la conscience tranquille ? », a-t-il conclu.
C.R
