La corruption en chiffres : 119 arrestations et 1358 doléances au premier semestre 2014
Selon les statistiques publiées par le Bureau Indépendant Anti-Corruption, 119 individus ont fait l’objet d’une arrestation de Janvier à fin Juin 2014 suite aux investigations menées dans des cas de corruption. 107 d’entre eux ont bénéficié de liberté provisoire si les 12 autres ont été placés en détention provisoire.
Durant ces dix années d’existence du BIANCO, c’est en 2008 que le maximum d’arrestations a été effectué : 397 personnes arrêtées dont 104 placées en détention provisoire et 293 mises en liberté provisoire. Depuis la mise en place du BIANCO, le nombre d’arrestation s’élève à 2307. Mais, force est de constater que la liberté provisoire est accordée à la grande majorité (1674).
Le BIANCO, rappelons-le, a la compétence de mener des investigations sur des faits de corruption et infractions assimilées, prévues par la loi 2004-030 du 09 Septembre 2004 sur la lutte contre la corruption.
Doléances reçues
Pour ce qui est des doléances, 1358 ont été reçues durant le premier semestre de cette année. 403 sont des doléances de «corruption» et 905 des doléances de «non corruption». 346 doléances de corruption ont été investigables, 366 dossiers ont été traités et 131 d’entre eux ont été remis aux juridictions compétentes.
Il a été souligné à maintes reprises que le nombre de doléances reçues par le BIANCO a connu une baisse considérable de 2009 (5858) à 2013 (4006). Une chute qui est liée à la crise politique et institutionnelle traversée par le pays. «La baisse significative du nombre de doléances reçues par le Bianco est inversement proportionnelle à l’accroissement exponentiel de la pratique de la corruption dans toute l’île. Certaines personnes pensent que la pratique de la corruption est un moyen d’atténuer les effets néfastes de la crise dans la vie économique et sociale de tout un chacun», précise une publication du BIANCO.
Secteurs touchés
Les collectivités territoriales décentralisées, la Gendarmerie nationale, l’éducation, les services fonciers et la Justice font partie des secteurs les plus décriés et faisant l’objet de dénonciation. Dans le cadre de la mise à jour de la stratégie de lutte contre la corruption, une nouvelle approche de recadrage est suggérée «Si certains secteurs restent prioritaires comme la Police Nationale, la Gendarmerie, les Impôts, les Douanes, d’autres secteurs ont connu un fort niveau de corruption ces cinq dernières années. Il en est ainsi des Cours et juridictions ainsi que des secteurs minier et forestier ».
Recueillis par C.R
