La justice en ébullition : Les greffiers au travail, les magistrats débrayent
Les justiciables qui se rendent à Anosy ou dans les tribunaux malgaches sont rentrés souvent bredouilles à cause de la grève des greffiers. Ceux ci ont accepté de suspendre leur mouvement. Mais un autre problème risque de surgir…
Les leaders du syndicat des greffiers de Madagascar (SGM) ont décidé hier, après une assemblée générale des membres, de suspendre pour une durée de 2 mois leur mouvement. Les greffiers grévistes vont alors reprendre leur travail après 2 mois d’interruption sur l’ensemble des tribunaux de la Grande Île, notamment à Antananarivo où les justiciables ont connu de sérieux préjudices causées par la grève.
Interrogé sur cette décision, Nicolas Rabenandrasana, Président du Syndicat des Greffiers de Madagascar (SGM), a souligné que la promesse évoquée par le Procureur Général a été suivie. « Nous devions donner un signal positif, ce qui est maintenant chose faite » a-t-il souligné. En revanche, le président du SGM a fait savoir que sans une réponse positive des revendications, la grève reprendra après ce délai de 2 mois. « Nous attendons les solutions et nous allons suivre de près l’évolution de la situation » a-t-il insisté.
En ce qui concerne le dialogue entre les syndicalistes et l’État représenté par le ministère de la justice, le Procureur Général servira de médiateur, a confié le président du syndicat des greffiers.
Les greffiers ont revendiqué plusieurs points concernant leurs droits et avantages. Il s’agit entre autres du paiement des émoluments au titre de l’année 2015 et 2016 et la promulgation du décret y afférent. Une partie des arriérés avaient été payés au mois d’Avril dernier. Par ailleurs, les syndicalistes ont également demandé le recrutement de greffiers en chef.
De leur côté, le Syndicat des Magistrats de Madagascar (SMM) a brandi le bâton d’une menace de grève suite à l’annonce d’une affectation massive des membres de cette corporation. De source auprès d’un juge siégeant au Tribunal de 1ère instance d’Anosy, les affectations sont le lot des fonctionnaires. Néanmoins, les membres du syndicat auraient remarqué qu’elles concernent principalement des magistrats qui ne sont pas en odeur de sainteté avec le ministre nouvellement nommé et son staff. De l’avis d’un avocat du barreau d’Antananarivo, la décision a été prise en haut lieu pour éviter la sédentarisation des magistrats qui serait propice à la tentation de corruption contre laquelle le régime se bat actuellement. Une affaire à suivre…
Marc A.
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