Le prix du baril chute : Nos prix à la pompe flambent
L’or noir perd de sa valeur. On note une tendance baissière du prix du baril depuis un certain temps. Une augmentation du prix du baril est souvent citée comme étant à l’origine de la hausse des prix à la pompe à Madagascar. Inversement, une diminution du prix du baril n’entraîne pas nécessairement une baisse des prix à la pompe. Explications.
«Les prix à la pompe ne subiront pas de baisse», nous a-t-on confié auprès de l’Office Malgache des Hydrocarbures et ce, en dépit de la chute du prix du baril. L’écart entre le prix appliqué et la vérité des prix était tellement important que la baisse de prix sur le marché international n’aura aucune répercussion sur le prix actuel du carburant. A noter que si le baril s’achetait à 115 USD fin Juin dernier, il avoisine à présent les 70 USD, soit une différence de 45 USD. L’OMH fait savoir que les observateurs semblent oublier que d’autres paramètres doivent être pris en compte dans la fixation des prix à la pompe, pour ne citer que le taux de change. Nul besoin de rappeler que l’Ariary se déprécie face au dollar. La baisse du prix à la pompe aura juste pour effet de réduire les compensations accordées aux pétroliers.
Jean Martin Rakotozafy, président du Groupement Pétrolier des Gérants de Station Service (GPGLSS) estime que cette chute de l’or noir est un «phénomène assez rare». Il ne faut pas oublier, selon ses dires, qu’à l’étranger, on entre dans la saison hivernale, une période assez rude en Europe et en Amérique… Théoriquement, en cette période, les prix du baril du pétrole augmentent. La question qui se pose, selon ses dires, est de savoir si cette situation ne devrait pas bénéficier à la population malgache.
Réactions
Les réactions des économistes ne se sont pas faites attendre. Pour Hugues Rajaonson, cette baisse du prix du baril n’a aucun impact sur les consommateurs malgaches, puisque la consommation de la Grande île est insignifiante sur le marché du pétrole. Si baisse du baril il y a, c’est sans doute parce que des pays mettent en œuvre des stratégies pour augmenter les réserves durant la période où les prix sont moins élevés. Pour que les prix à la pompe ne soient pas exorbitants, il faudrait, de l’avis de Hugues Rajaonson, que Madagascar tire avantage de la zone économique en effectuant, par exemple, des commandes avec les autres pays de la SADC. Et de poursuivre qu’il faudrait libéraliser le stockage de carburant dont le monopole est actuellement détenu par la Logistique Pétrolière.
Le Pr Roger Ralison voit les choses d’un autre angle. Le prix du baril continue son glissement pour tourner autour de 66 USD. Les prix à la pompe dans la Grande île, devraient corrélativement connaître une baisse, a-t-il poursuivi, puisque les compagnies pétrolières s’approvisionnent en off-shore à 50 USD environ le baril. Cet économiste gestionnaire a laissé entendre que les compagnies pétrolières gagnent beaucoup et perçoivent en plus des subventions. Pour éviter la flambée des prix à la pompe dans la Grande île, il estime que Madagascar devrait posséder sa propre raffinerie.
C.R
