Les criquets arrivent : Peur sur la ville
Du jamais vu dans la capitale : des essaims de criquets ont envahi la ville. La surprise a été énorme car la population ne s’y attendait pas du tout. Ce qui s’était passé hier dépassait tout simplement l’imagination des gens…
Un vent de panique a soufflé sur la ville d’Antananarivo hier. Une nuée de criquets avait complètement assombri le ciel tananarivien durant plusieurs heures d’affilée. Tout de suite, ce fut la psychose généralisée. Les avis divergent. Si les uns parlaient d’un mauvais sort, d’une malédiction par rapport à la conjoncture politique, les autres évoquaient… la fin du monde. En tous les cas, cette brusque invasion acridienne ne présageait rien de bon, de l’avis de bon nombre de Tananariviens qui ne s’attendaient pas du tout à un tel phénomène.
Des essaims de criquets ont survolé la ville d’Antananarivo hier. Roland Ravatomanga, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a tenu à rassurer la population en annonçant à l ‘occasion d’une conférence de presse qu’il a donnée dans la soirée d’hier, que le ministère de tutelle, en collaboration avec la FAO, gère la situation. Selon les explications du ministre, ces essaims de criquets résiduels provenant de Maintirano, ayant transité par le Bongolava avant d’arriver à l’Ouest d’Imerintsiatosika, sont moins importants par rapport à ceux de la saison 1996-1997. Il ne faut toutefois pas dormir sur ses lauriers, il importe de renforcer la campagne de lutte anti-acridienne qui en est à sa 2ème période à partir de ce mois de septembre. Duranton, acridologue de la FAO, a noté que nous nous trouvons actuellement en pleine période de régression de déclin de l’invasion acridienne, et que l’augmentation de la température favorise le déplacement des essaims.
Par conséquent, il y a une forte probabilité de voir des criquets traverser la Capitale en cette période de l’année.
Notre spécialiste a toutefois noté que l’invasion acridienne a été cassée et que les opérations de lutte devront se poursuivre pour accompagner le déclin actuel. Bien que des essaims restent encore visibles, il n’en reste pas moins que l’estimation de superficie totale infestée varie de 500 à 5 000 Ha sur tout le territoire de Madagascar.
Tsitohaina Andriamaroaina, technicien du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, pour sa part, a fait savoir que ce passage d’essaim ne remet pas en cause la superficie de 1,2 million d’Hectares traité. Notre spécialiste a précisé que quatre équipes suivent de près l’évolution du déplacement de cet essaim et que les dispositions nécessaires ont été prises pour que demain au plus tard, les traitements puissent être effectués une fois que l’essaim aura quitté les agglomérations.
Le passage d’un essaim sur Antananarivo ne modifie pas le fond du diagnostic, à savoir : régression complète de l’invasion acridienne. Le regain de mobilité des essaims est là pour nous inciter à une vigilance renforcée dans la perspective d’éliminer un maximum de populations grégaires avant la fin de l’hiver austral.
La deuxième campagne, qui devra débuter au mois de septembre, requiert une mobilisation de ressources importantes de l’ordre de 10 millions d’USD pour conduire à une situation contrôlée devant déboucher à une situation de rémission en fin de troisième campagne. Jusqu’à l’horizon 2016, 500 000 à 600 000 Ha de superficies devraient encore faire l’objet de traitement assidu.
L.R
