Les journalistes à genoux : Les gendarmes réfutent toute violence
Qui dit vrai ? Si certains journalistes affirment avoir été obligés par les éléments des forces de l’ordre à s’agenouiller, ces derniers refusent catégoriquement cette version. Pour eux, ils ont fait leur travail dans les règles de l’art…
Les journalistes regroupés au sein du mouvement « miara-manonja » se sont agenouillés en pleine rue de Tsimbazaza, hier. Une manière pour eux de manifester leur désapprobation à l’adoption du code de la communication médiatisée controversé. Il s’agit par la même occasion de dénoncer le blocage dont ils ont fait l’objet. L’accès de l’Assemblée Nationale leur avait été refusé et pour cause, un important dispositif de sécurité a été déployé autour de ce palais d’État « dans l’objectif de prévenir d’éventuels débordements comme ce fut le cas la dernière fois », si l’on s’en remet aux explications fournies par le général Florens Rakotomahanina, de la CIRGN. Des informations avaient alors fusé selon lesquelles les forces de l’ordre ayant quadrillé l’Assemblée Nationale ont contraint les journalistes à s’agenouiller. Elles auraient même eu recours à la force pour disperser les manifestants, blessant au passage un journaliste.
Le colonel Ravoavy Zafisambatra, commandant du groupement d’Analamanga, a tenu à apporter plus de précisions à propos de cet incident hier dans l’après midi, au camp de Fiadanana. Pour cet officier supérieur, les journalistes se sont agenouillés de leur propre gré, après un pourparler infructueux de 2 h entre eux et les éléments des forces de l’ordre concernant l’accès au parlement. Un journaliste s’est mis à genoux et avait alors appelé ses confrères, mais également les gens présents sur place qui n’ont visiblement aucun lien avec le journalisme, à l’imiter. Les images ont été largement commentées sur les réseaux sociaux. Le colonel Ravoavy Zafisambatra a lancé une mise en garde contre cette mauvaise pratique qui consiste à propager de fausses nouvelles à travers l’art de la manipulation d’images et qui visait à attribuer l’initiative aux forces de l’ordre, sans procéder au recoupement d’information. Le colonel Ravoavy Zafisambatra a précisé que les éléments des forces de l’ordre n’ont procédé à aucune arrestation, ni recouru à la force pour dégager la chaussée investie par les manifestants. « Tous ceux qui estiment avoir subi des préjudices ou avoir fait l’objet de violence quelconque perpétrée par des éléments incontrôlables peuvent déposer une plainte afin que l’on puisse ouvrir une enquête à propos de l’auteur de l’acte», a conclu le Colonel Ravoavy Zafisambatra.
L’ordre lié à la défense du palais de Tsimbazaza émane du Président de l’AN, Jean Max Rakotomamonjy, en personne, a, quant à lui, annoncé le général Florens Rakotomahanina.
L.R
