Les régionales visant à mettre en oeuvre la décentralisation effective ne sont pas non plus mentionnées dans ce projet de texte
Le projet de loi 05/2019 du 30 Octobre 2019 portant loi de finances 2020 ne cesse de créer des remous. Pas plus tard qu’hier, les industriels, par la voix du Syndicat des Industries de Madagascar, et la société civile, à travers le Collectif des citoyens et des organisations citoyennes (CCOC), ont dessiné les imperfections autour dudit projet de loi. C’était hier à l’occasion de leur rencontre avec les Sénateurs au Palais d’Anosy.
L’opacité des affectations de certaines provisions inscrites dans le projet de loi figure parmi les points critiqués par le CCOC. Entre autres, la destination opaque autour des provisions sur des investissements internes totalisant 770 milliards Ariary a été soulevée par le CCOC. Par ailleurs, la CCOC a indiqué auprès des sénateurs l’absence d’explications autour de l’organisation de futures élections. Pendant une intervention à la presse à l’issue de son exposé, Hony Radert du CCOC a avancé qu’il n’a pas été expliqué dans ce projet de loi les fonds alloués à l’organisation d’un référendum ainsi que des sénatoriales anticipées au titre de l’année prochaine. Quel référendum et dans quel objectif ? Pour aller encore plus loin, cette représentante de la Société Civile a souligné que les régionales visant à mettre en œuvre la décentralisation effective ne sont pas mentionnées dans ce projet de texte. Un scrutin qui s’avère urgent.
Le Syndicat des Industries de Madagascar (SIM) ont partagé auprès des Sénateurs leur insatisfaction totale vis-à-vis de ce projet de loi de finances. La réduction du droit des douanes au profit de l’importation des bondillons de savon a été dénoncée par les industriels. Pour eux, la réduction à hauteur de 10% de cette taxe remettra en cause la compétitivité des industriels locaux. De ce fait, ils estiment judicieux de ramener à 20% ce taux. L’imputation de la Taxe sur la Valeur Ajoutée de 20% sur le maïs et le blé a également été dénoncée par le SIM. Une imputation qui mettra en difficulté les industriels utilisant comme matière première ces deux types de produits. Les industriels ont tenu à rappeler à l’occasion que le développement de Madagascar ne peut se réaliser sans le développement de l’industrie.
Lors de ces séances d’informations et d’échanges, les Sénateurs ont précisé de leur côté que plusieurs points méritent mûres réflexions pendant les séries d’examens du projet de loi portant loi de finances. De son côté, Rivo Rakotovao, président du Sénat a remercié la société civile et le SIM de leur intervention. Pour lui, le projet de loi de finances 2020 a apporté des mesures audacieuses à constater les chiffres avancés. Toutefois, il faut que ces chiffres soient motivés par des raisonnements explicites, a-t-il conclu.
Marc A.
Imprimer
