Le classement mondial en termes de liberté de la presse au titre de cette année 2022 a été publié mardi par Reporter Sans Frontière (RSF). La Grande Île se trouve à la 98ème place sur 180 pays. Le pays a reculé de 41 places en une année, s’il était au 57ème rang dans le classement de l’année dernière.
Ce recul considérable s’explique par la conjoncture politique et économique qui prévaut à Madagascar. Dans sa publication d’hier, RSF a admis l’existence d’un paysage médiatique très riche et polarisé, mais en manque d’indépendance. Selon cet organisme, les médias publics malgaches, notamment la TVM et la RNM, sont entièrement soumis aux directives de la communication gouvernementale. Les médias privés, pour leur part, sont extrêmement politisés, d’après RSF qui précise que « soit ils sont proches du pouvoir, soit ils penchent pour l’opposition ». Une situation qui limite leur neutralité et leur indépendance.
La précarité de la presse malgache et la vulnérabilité des journalistes à la corruption, attribuées à des salaires dérisoires, sont citées dans ce rapport de Reporter Sans Frontière comme des conditions justifiant la quête des journalistes malgaches à cumuler des « petits boulots », parfois auprès de responsables politiques.
L’évaluation qualitative porte sur le contexte politique du pays, le cadre légal, le contexte économique, le contexte socioculturel et la sécurité physique des journalistes.
La journée d’hier, 3 mai, a été consacrée journée mondiale de la liberté de presse. Des manifestations ont été organisées à cette occasion dans plusieurs régions du pays.
Marc A.
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