« L’adoption du projet de loi sur la lutte contre le recouvrement des avoirs illicites est devenue une priorité urgente pour compléter le cadre juridique visant à combattre la corruption « , a déclaré hier Charalambos Tsangarides, chef de mission du FMI. Selon ses dires, les autorités et les services du FMI ont convenu de poursuivre l’amélioration de la gouvernance et le climat des affaires en renforçant la lutte contre la corruption. A la question de savoir si un deadline a été fixé pour l’adoption de la loi sur le recouvrement des avoirs, Richard Randriamandrato, Ministre de l’Economie et des Finances a indiqué que cela se fera cette semaine.
De l’avis de nombreux observateurs, l’adoption de cette loi permettra non seulement de combattre la corruption mais également de maintenir de bonnes relations bancaires à l’échelle internationale. A maintes reprises, le Service de Renseignements Financiers Samifin a insisté sur la nécessité impérieuse d’adopter cette loi. Tant que les auteurs de corruption, de trafic et de malversations diverses détiennent encore les sommes détournées, ils peuvent toujours agir en exerçant de nouveau la corruption ou en finançant des actes réprimés par la loi. Même si ces individus sont détenus au sein d’une maison carcérale, ils sont tranquilles car ils auront de quoi faire face à leurs besoins une fois qu’ils auront retrouvé leur liberté.
Si cette loi n’est pas adoptée, Madagascar risque de perdre un certain nombre de correspondants bancaires. Autrement dit, toutes les relations avec les intermédiaires financiers au niveau international deviendraient plus difficiles et plus coûteuses avec des primes de risque sur les importations, les exportations, les transferts d’argent par les particuliers à l’étranger, sur la réception des fonds. Cela représente un coût difficile à chiffrer mais considérable pour le pays. De source auprès du Bianco, une fois que la loi sur le recouvrement des avoirs sera mise en vigueur, une agence de recouvrement des avoirs illicites devrait être mise en place pour gérer les biens saisis. Nous en reparlerons.
C.R
Imprimer
