Lutte contre le trafic de bois de rose : Nécessité d’une volonté politique, selon Jean Omer Beriziky
La volonté politique est une condition sine qua non de la lutte contre les trafics en tout genre notamment celui de l’exportation illicite de bois précieux. « Une telle volonté doit s’accompagner d’une prise de responsabilité », a soutenu l’ancien Premier Ministre Jean Omer Beriziky en marge du reboisement effectué par la grande famille du Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques (CEDS) samedi dernier à Arivonimamo
Cette lutte peut être menée avec la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacés d’extinction) ou encore avec les destinataires des marchandises à l’étranger. Il est en effet possible de convenir avec ces derniers de ne pas « accepter » les marchandises exportées illicitement.
Bois de rose Singapour
La Cour Suprême de Singapour a récemment ordonné que l’affaire relative à l’importation de près de 30 000 tonnes bois de rose de Madagascar dans cette île soit à nouveau jugée. Cela permettrait de faire la lumière sur l’identité des autorités malgaches ayant signé les autorisations nécessaires à la réception de ces cargaisons de bois de rose à Singapour.
De l’avis de Jean Omer Beriziky, cela témoigne de la prise de responsabilité du gouvernement de Singapour et l’Etat Malagasy devrait en faire de même. « L’Etat doit prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour que ce fléau soit endigué et pour que Madagascar soit lavée de tout soupçon de complicité avec les trafiquants ».
Impunité
A noter que l’ancien Premier Ministre Jean Omer Beriziky avait publié une liste des présumés trafiquants notoires de bois de rose. Il s’est dit étonné que le Ministre de l’Environnement actuel prétende ne pas être au courant du contenu de cette liste…
De surcroit, il n’a pas manqué de faire part de sa déception vis-à-vis de certains responsables « ce sont des personnalités sur lesquelles on comptait pour respecter et appliquer la loi une fois au pouvoir, mais ce n’est pas le cas », a-t-il déploré. La Société Civile, elle, ne peut rien si l’Etat ne fait pas en sorte de faire appliquer la loi. Force est de constater que la culture de l’impunité continue de prévaloir dans la Grande ile et cela risque de ternir la relation de confiance entre les gouvernants et les gouvernés.
A présent, d’après Jean Omer Beriziky, nous sommes dans l’ordre constitutionnel, avec un pouvoir issu du peuple. Toute action doit reposer sur le pouvoir issu du peuple et l’intérêt de tous doit prôner. Nos gouvernants devraient se pencher sur cette question. Lorsque la confiance aussi bien de la population que des bailleurs et des investisseurs n’est pas de mise, les espoirs de développement vont être réduits à néant. Il lance ainsi un appel à la prise de responsabilité de chacun.
C.R
