Le programme à moyen terme des autorités malgaches est axé sur la reprise post-Covid-19 et la relance des réformes pour soutenir une croissance inclusive et réduire la pauvreté, en s’appuyant sur les priorités du Plan Emergence Madagascar (PEM). Un grand pas a été réalisé, suite aux discussions virtuelles qui ont eu lieu avec le FMI puisqu’elles ont abouti à un accord sur une nouvelle Facilité élargie de crédit FEC.
«Les services du Fonds Monétaire International ont achevé des entretiens avec les autorités malgaches à propos d’un nouveau programme à moyen terme qui pourrait être appuyé par les ressources du FMI, à hauteur d’environ 320 millions de dollars, au titre de la Facilité Elargie de crédit (FEC) ». Ce sont les termes de Charalambos Tsangarides, chef de mission du FMI pour Madagascar dans un communiqué de fin de mission du 12 février. Le FMI présentera le dossier Madagascar devant le Conseil d’Administration au mois de mars prochain, l’accord de principe étant subordonné à l’approbation de ce Conseil et à l’obtention des assurances de financement nécessaires.
«Une approbation donnera droit à un premier décaissement de 40 %. Cela constituera un ballon d’oxygène pour notre économie »» a indiqué Richard Randriamandrato, ministre de l’économie et des Ffnances lors d’une rencontre avec la presse samedi dernier. Le FMI donne une sorte de quitus garantissant le respect des règles de bonne gouvernance à Madagascar. « Sans la confiance du FMI, on ne peut avoir ni le financement des autres bailleurs, ni la venue des investisseurs étrangers » a ajouté le ministre. Pour sa part, le gouverneur de la BFM Henri Rabarijohn estime que la mise en œuvre du programme avec le FMI servira d’outil permettant de parvenir à l’émergence du pays.
Le nouveau programme de réformes soutenu par la FEC s’étalera sur trois ans. En plus de continuer à atténuer les conséquences sociales et économiques de la pandémie, le nouveau programme vise à reconstituer un espace budgétaire pour les dépenses et les investissements sociaux indispensables. Le budget de quatre ministères sociaux sera révisé à la hausse. Le programme permettra également de «faire progresser le programme de réformes structurelles, y compris le renforcement du cadre monétaire et de la surveillance financière ; et à améliorer la gouvernance. Il est aussi attendu que l’appui financier du FMI contribue à stimuler les investissements du secteur privé et à catalyser le soutien financier des partenaires du développement » précise le communiqué de fin de mission du FMI.
JIRAMA, Air Madagascar
La JIRAMA et la compagnie Air Madagascar ont également été au centre des discussions avec les services du FMI. Chacune de ces sociétés élabore un plan de redressement assorti de business plan. L’Etat continuera à apporter son soutien à la JIRAMA. Air Madagascar quant à elle, ne bénéficiera pas de subvention mais il appartiendra à son conseil d’administration et éventuellement à son nouveau partenaire stratégique de trouver les moyens de relancer la compagnie selon les explications de Richard Randriamandrato. «Nous ne pouvons pas abandonner la JIRAMA. Pour l’heure le tarif de l’eau et de l’électricité doit rester inchangé et on priorise l’action sociale au détriment du profit» a-t-il soutenu. Et de rajouter : « La JIRAMA a besoin de soutien opérationnel, d’investissement, mais aussi de régler ses arriérés qui s’élèvent a plus de 400 milliards d’Ariary. Si nous n’appuyons pas la JIRAMA, le pays se retrouvera dans le noir. Des mesures seront prises, notamment pour payer progressivement ces arriérés selon un calendrier préétabli ».
Pour ce qui est du carburant, le FMI indique que les autorités maintiendront les prix à un niveau conforme aux coûts du marché, afin d’éviter l’accumulation de nouveaux passifs.
Une mission du FMI pour une «revue du programme» est prévue en juillet et septembre 2021. Le ministre Richard Randriamandrato lance un appel pour que le redressement du pays puisse se faire dans l’apaisement.
Claudia R.
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