Magistrats et policiers suspectés : Grande corruption dans le trafic de tortues
Il s’avère difficile d’éradiquer complètement le fléau de la corruption. Du moins dans la Grande île. Bien souvent, des agents des Forces de l’ordre sont les plus corrompus. Les faits.
Les tortues malgaches figurent parmi les richesses naturelles, interdites d’exportation. Mais cela n’empêche pas pour autant les trafiquants de poursuivre leurs méfaits.
Un haut responsable malgache, ayant déjà participé à la Transition, est aujourd’hui pointé du doigt et accusé d’appartenir à un puissant réseau de ce trafic. Ainsi, l’on sait qu’il avait « acheté » des juges et des agents des Forces de l’ordre.
Ce haut responsable a pu bénéficier de ses droits et n’a pas été fouillé lors de ses voyages où il transportait d’un lieu à un autre, des tortues endémiques de Madagascar. C’est de cette manière que les tortues ont été enlevées des aires protégées.
“Il est difficile de fouiller le véhicule de ce haut responsable étant donné que nous sommes de simples fonctionnaires. De toute façon, il utilise beaucoup d’argent pour corrompre les éléments des Forces de l’ordre. Ces derniers se contentent des pots-de-vin et ne cherchent pas à l’attaquer en Justice, et nous risquons à tout moment de perdre notre travail”, s’est lamenté un gendarme de Mahajanga qui avait déjà subi des pressions au sujet de cette affaire. Ses enfants et sa famille sont en effet suspectés dans ce réseau de trafic.
“Ses enfants et les amis de ses enfants, qui sont tous des indopakistanais, vendent les tortues à l’étranger. Nous avons déjà appris que des tortues malgaches avaient été interceptées en Asie, il y a quelques années”, poursuit ce gendarme qui s’est exprimé sous couvert de l’anonymat.
Même si l’affaire avait été portée en Justice, les trafiquants ont toujours réussi à s’en sortir en corrompant les juges.
Le trafic de tortues avait pris de l’ampleur depuis la Transition. Et depuis que le nom de ce haut responsable a été cité plusieurs fois, le trafic est apparemment mis en veilleuse ces derniers temps.
Fah A.
