Maison Centrale d’Antanimora : Vétusté des infrastructures et personnel insuffisant
Ils sont actuellement 3455 détenus incarcérés dans la maison centrale d’Antanimora, alors que l’établissement ne peut en accueillir que 800, soit plus de quatre fois la norme requise. Une surpopulation carcérale intense, de ce fait, les conditions de détention sont rudes, aussi bien moralement que physiquement pour les détenus et les tâches des agents pénitenciers ne semblent pas plus faciles. Si la norme internationale stipule un agent pénitencier pour 5 détenus, à Madagascar cette norme et très loin d’être adoptée. À l’instar de la maison carcérale d’Antanimora, le quartier A à lui seul abrite 408 détenus avec 2 ou 3 agents pénitenciers qui assurent la garde. L’effectif des agents pénitenciers est très faible. En outre, l’état de délabrement avancé des bâtiments de détention (datant de la colonisation) fait partie des problèmes rencontrés par les établissements carcéraux et qui favorise d’ailleurs les évasions, comme ce fut le cas dernièrement. La dégradation des infrastructures carcérales, l’insuffisance du budget de fonctionnement viennent aggraver la situation. Chaque année, ce budget, géré par la Direction Régionale de l’Administration Pénitentiaire (DRAP) perd de sa valeur, a constaté le premier responsable de cet établissement pénitentiaire le Commandant Olivier Rakotonandrianina. «Heureusement, l’appui apporté par des ONG et nos partenaires techniques nous permet de fonctionner tant bien que mal», a-t-il réitéré.
La construction de nouvelles maisons de détention devra être une priorité à Madagascar ainsi que la rénovation de ceux existants. Mais en parallèle, le Mandat de Dépôt systématique devrait être revu à la baisse, les procédures judiciaires devraient être accélérées, car ce sont là les premières causes de la surpopulation carcérale, a fait remarquer le responsable de l’endroit.
Enfin, les pénitenciers réclament toujours la mise en place d’un Secrétariat d’État en charge de leur corps professionnel pour se passer de la tutelle du ministère de la Justice, et pour être autonome.
Jemima R
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