A Madagascar, un enfant sur deux souffre de malnutrition chronique. Dans le Sud, pour beaucoup, le repas quotidien fourni par le Programme Alimentaire Mondial est le seul repas de la journée. Mais le programme d’alimentation scolaire du PAM dans cette région du pays, affectée par la sécheresse menace d’aggraver l’insécurité alimentaire dans les régions les plus pauvres du pays.
vPrès de 120.000 enfants soit 40% des enfants des écoles primaires des régions Anosy, Androy et Atsimo Andrefana qui devraient recevoir un repas chaud quotidien du PAM ont dû s’en passer depuis le début de l’année scolaire en novembre dernier, ce qui réduit le taux de scolarisation déjà faible et aggrave le taux d’abandon scolaire déjà élevé. Pour de nombreux bénéficiaires, le repas quotidien fourni par le PAM, composé de céréales, de haricot et d’huile végétale, enrichi de poudre de micro nutriments est leur seul repas de la journée et constitue souvent une motivation pour les parents à envoyer leurs enfants à l’école plutôt que de travailler.
Le PAM demande 04 millions USD soit 14 milliards d’Ariary pour reprendre la distribution de repas scolaires et assurer la mise en œuvre intégrale du programme jusqu’à la fin de l’année scolaire en juillet. Bien que Madagascar ait le 4ème taux de malnutrition chronique le plus élevé au monde (47%), 7% seulement des enfants reçoivent des repas scolaires. «C’est tragique que notre couverture déjà limitée soit encore réduite, privant ainsi certains des enfants les plus vulnérables du pays d’une aide essentielle, voire d’un avenir décent», a déclaré Moumini Ouedraogo, Représentant du PAM à Madagascar. Il lance un appel à l’aide à la communauté internationale pour une reprise rapide et intégrale du programme «Il ne coûte que 50 USD pour nourrir un enfant pendant un an».
Des recherches récentes menées par le PAM et ses partenaires montrent que l’alimentaire scolaire est non seulement un important filet de sécurité social mais aussi un investissement très rentable dans le capital humain et les économies locales qui profitent de manière disproportionnée aux pauvres et aux malnutris. A noter que la longue crise alimentaire qui sévit dans le sud de Madagascar vient de sa vulnérabilité aux catastrophes naturelles, telles que la sécheresse et les inondations qui vont devenir de plus en plus fréquentes et s’aggraver au fur et à mesure que les températures continuent d’augmenter deux fois plus vite que la moyenne mondiale. Une priorité clé du PMA est de rendre les communautés vulnérables, y compris les petits exploitants agricoles, plus résilientes aux chocs climatiques.
Recueillis par Claudia R.
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