Marc Ravalomanana : “Je suis prêt à payer les arriérés d’impôts de TIKO, mais je demande une indemnisation des dommages”
Yaourt, esquimaux, glaces, fromage… autant de produits qui ont tant fait la renommée de Tiko. De nombreux consommateurs se demandent pour quand sera la réouverture de Tiko. Pour que Tiko puisse renaître de ses cendres, des conditions doivent être remplies. Des négociations sont entreprises et le fondateur du Groupe Tiko se prépare à cette nouvelle perspective.
La réouverture de Tiko a été abordée au cours de la rencontre du Président en exercice Hery Rajaonarimampianina avec son prédecesseur Marc Ravalomanana avant le départ de ce dernier pour La Réunion la semaine dernière.
« Il m’a demandé de rédiger mon engagement à payer les arriérés de Tiko afin de pouvoir rouvrir l’entreprise. Je lui remettrai bientôt cette lettre d’engagement », a indiqué Marc Rava- lomanana, fondateur du Groupe Tiko, à son arrivée à l’aéroport international d’Ivato samedi dernier. «Pour ma part, je lui ai demandé à ce qu’une indemnisation des pertes subies par Tiko me soit accordée », a-t-il poursuivi.
Une telle indemnisation est prévue par la Feuille de Route de sortie de crise, signée en Septembre 2011. Il est stipulé dans l’article 26 de ce document que « toute personne victime des événements politiques (entre 2002 et la date de la signature de la feuille de route) qui aurait subi des préjudices, de quelque nature que ce soit, aura droit à une réparation et /ou indemnisation par l’Etat dont les modalités seront fixées par le Conseil de la Réconciliation Malagasy (Filankevitry ny Fampihavanana Malagasy) ». L’article 27, pour sa part, précise qu’un « Fonds National de Solidarité sera mis en place pour indemniser les ayant-droits et les victimes des préjudices subis lors des événements politiques entre 2002 et 2011 et que la Communauté Internationale sera appelée à soutenir ce fonds ».
Lettre à des autorités de la SADC
La presse étrangère rapporte que le numéro 1 de Tiko avait adressé une lettre le 14 août 2015 au Président Botswa-nais Ian Khama qui assure la présidence de la SADC, au Président de l’Afrique du Sud Jacob Zuma et au Secrétaire Exécutif de la SADC Stergomena Tax. Dans cette correspondance, il fait part de sa volonté de payer les obligations fiscales de Tiko, mais seulement après déductions des compensations qui lui sont dues pour les dommages subis par les usines de Tiko durant les événements de 2009. Selon ses dires, on lui refuse le droit de participer au développement du pays. «Le manque de volonté politique du gouvernement à honorer ses engagements, que ce soit à moi ou à d’autres, reflète un problème systémique. Le gouvernement peut avoir la légitimité, mais il manque de crédibilité ».
Déplacement à La Réunion
« Je me suis rendu à La Réunion pour rencontrer, entre autres, un ami du nom de Paul Martinel, qui s’est fait un nom au sein de la CILAM, pour qu’il m’accorde son aide à la réouverture de Tiko». La CILAM ou Compagnie Laitière des Mascareignes, est en effet la principale entreprise de l’industrie laitière de l’île de La Réunion. Des visites d’usine, dont celle de fabrique de lait pasteurisé et de yaourt, ont eu lieu durant ce déplacement.
Cette visite dans l’île sœur a également permis à la délégation malgache, conduite par Marc Ravalomanana, de s’imprégner des expériences d’une entreprise connue dans les travaux publics (infrastructures routières). Lalao Ravalomana-na devait faire partie du voyage, mais elle n’a pas pu venir, selon les précisions de l’ancien Président. « Comme elle assumera d’ici peu les fonctions de Maire de la Capitale, il importe de voir dès à présent ce qui se fait ailleurs ». C’est dans ce cadre que s’est inscrite sa rencontre avec le Dr M. Fontaine, Maire de Saint-Pierre.
C.R
