Afin d’atteindre les objectifs fixés par le Plan Emergence Madagascar, le Gouvernement malagasy doit se doter d’une politique fiscale adaptée, tendant à avoir des recettes fiscales amplement suffisantes pour financer des projets d’investissements publics à résultats palpables pour la population malagasy. Force est de constater que le taux de pression fiscale à Madagascar est encore faible par rapport à ceux d’autres pays de l’Afrique subsaharienne.
La politique fiscale constitue le levier de développement, selon les Nations Unies d’après le Programme d’Addis Abeba en 2015, pour financer les projets de développement des pays en voie de développement. Ainsi, le Ministère de l’Economie et des Finances, par le biais de l’Unité de Politique Fiscale (UPF) au sein du Secrétariat général a organisé hier à l’Hôtel du Louvre la Journée de la Politique fiscale portant sur le thème : «Quelle politique fiscale pour l’émergence de Madagascar ?»
Les objectifs sont d’une part, la mise en place d’une plateforme interministérielle pour les échanges donnés nécessaires à la conception et à l’évaluation des politiques fiscales et d’autre part, la présentation de l’Unité fiscale aux différentes parties prenantes. Dans l’après-midi une conférence –débat avec la participation des Entités sectorielles, OSC et les Secteurs privés a eu lieu. Pour avoir une politique publique efficace, aucun de ces acteurs ne doit se sentir lésé pour obtenir une adhésion complète de tout un chacun. Les échanges ont ainsi constitué un espace de réflexion sur les questions d’incitations fiscales suivant la politique de développement.
Le Directeur Général du Trésor, assurant l’intérim du Secrétaire Général du MEF a précisé que la politique fiscale, trop souvent assimilée à tort avec l’Administration fiscale, se définit comme l’ensemble d’actions menées par les pouvoirs publics déterminant les caractéristiques des prélèvements obligatoires que sont les impôts et les taxes. Les réformes fiscales sont un élément central des politiques publiques mais il existe encore d’intenses controverses sur leur impact macroéconomique. Il est également très important de bien évaluer les effets des politiques fiscales car les erreurs d’appréciation peuvent avoir de très lourdes conséquences irréversibles sur le pays. En effet, une politique fiscale de mauvaise qualité peut engendrer des effets non désirés altérant en retour les mécanismes économiques. Il a cité comme exemple les comportements des agents économiques avec l’évitement fiscal (fraude et évasion fiscales). La qualité de la politique fiscale influe également sur la réduction ou l’optimisation des coûts de gestion pour l’Administration des recettes engendrée par le processus de taxation. Il importe de mobiliser le plus possible de ressources publiques tout en développant un cadre et climat économiques propices mais aussi et surtout, dans l’ultime optique de contribuer à financer les programmes de développement pour l’émergence de Madagascar.
C.R
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