Le grand chancelier de l’université catholique de Madagascar (UCM), Mgr Odon Razanakolona, archevêque d’Antananarivo, a dressé, mercredi, un tableau sombre de la pauvreté de l’Afrique et de Madagascar tout en suggérant des solutions pérennes pour assurer un développement harmonieux du continent. Ce fut à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du colloque de l’UCM en partenariat avec l’agence universitaire de la francophonie (AUF) et avec le groupe JCR. « Dans le cadre des relations internationales en pleine mutation, la pauvreté de l’Afrique en général et de Madagascar en particulier, pourra se muer en avantage si les Africains sont capables de passer actuellement du partenariat classique basé sur l’assistanat à un partenariat fondé sur l’innovation et la créativité en s’appuyant sur notre intelligence et notre ressort identitaire, comme le fokonolona, dans le cas malgache », a souligné l’archevêque d’Antananarivo. L’industrialisation et l’indépendance énergétique ont été autant de solutions avancées par Mgr Odon Razanakolona.
Comme l’atteinte des objectifs de l’agenda 2030 a été au centre des débats de ce colloque, Mgr Odon Razanakolona a insisté sur l’énergie, l’agriculture et l’industrialisation pour sortir le continent africain de la pauvreté. Le continent dispose d’un potentiel de 474 gigawatts de ressources hydroélectriques, alors que l’exploitation n’est qu’à 38 gigawatts, tout comme Madagascar qui arrive à peine à exploiter 800 mégawatts de puissance sur une capacité réelle de 8 gigawatts. Le prélat avait d’ailleurs rappelé le cas de Madagascar où seules 15% de sa population jouissent de l’électricité et que cette frange de la population représente plus de 85% des contribuables. « Ainsi, l’électrification est un enjeu de développement et de contribution citoyenne à la fiscalité » a-t-il souligné.
En matière de ressources extractives, halieutiques, environnementaux, hydriques et agricoles, l’Afrique, comme Madagascar, regorgent de potentiels considérables, a rappelé l’archevêque d’Antananarivo. « L’Afrique est dans le noir sous le soleil de ses ressources qui n’attendent qu’à être exploitées rationnellement dans l’intérêt général et non pour les intérêts particuliers, que l’on observe hier comme aujourd’hui », a-t-il soutenu, en concluant que « la pauvreté actuelle de l’Afrique en général et de Madagascar en particulier n’est pas une fatalité, il nous faut avoir la volonté d’émanciper notre stratégie de développement ».
Marc A.
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