Désespérés par leur situation dans la grande île, des ressortissants malagasy décident de quitter clandestinement le pays, dans l’espoir de trouver un avenir meilleur. Si certains parviennent, d’autres perdent parfois leur vie sans arriver à destination.
La migration clandestine, pour des raisons économiques est une pratique bien réelle à Madagascar avec comme principale destination, Mayotte. Comme cela se fait illégalement, il est difficile d’avoir des statistiques, précise Jean Edmond Randrianantenaina, Directeur Général du Centre de Fusion d’Informations Maritimes. Cette pratique oblige en effet les personnes à recourir à des solutions de transport aléatoires et dangereuses et à s’acquitter auprès des passeurs d’une certaine somme. Tout un réseau est impliqué selon ses dires, et cette migration clandestine se fait moyennant une somme de 2 millions d’Ariary, soit 10 millions de Fmg.
C’est souvent lorsque des incidents se produisent et des migrants disparaissent en mer que la migration clandestine est révélée. Pour se rendre à Mayotte, les émigrants embarquent dans des petites embarcations de type coque. Le départ se fait généralement le soir depuis Nosy-Be, Ambilobe alors que le vent fort du «varatraza» qui sévit plusieurs mois dans l’année n’est pas favorable à un tel moyen de transport en mer. L’embarquement peut également se faire depuis Mahajanga, en passant dans ce cas par les Comores.
Des travaux colossaux doivent être entrepris pour démanteler le réseau. «Le réseau est bien organisé. Dès que les concernés apprennent que les autorités ont vent de leur projet, ils changent de lieu d’embarquement», confie notre interlocuteur. Il est ainsi difficile de les surprendre en flagrant délit. Néanmoins, des efforts se poursuivent pour lutter contre cette pratique. A noter par ailleurs que la migration irrégulière figure parmi les treize piliers de l’information traités et échangés au niveau du Centre Régional de Fusion des Informations Maritimes entre les Etats de la région d’Afrique Orientale, Australe et Océan Indien et leurs partenaires.
C.R
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