Quatorze années après leur dernier congrès, les membres de la Confédération Générale des Syndicats des Travailleurs de Madagascar, plus connue sous le nom de FISEMA (Firaisankinan’ny Sendikan’ny Mpiasan’i Madagasikara) se réunissent de nouveau. Une occasion de rapporter les différents maux qui minent le monde du travail et de proposer des solutions.
De nombreux efforts doivent être déployés pour faire respecter les règles et droits principaux du travail qui sont parfois bafoués dans le milieu du travail. Le travail décent tant prôné n’est pas toujours effectif. José Randrianasolo, Secrétaire Général de la Confédération Générale des Syndicats des Travailleurs de Madagascar (FISEMA) ne manque pas de préciser que le Code du Travail n’est pas respecté notamment en ce qui concerne les heures supplémentaires, les droits syndicaux, la santé au travail… sans qu’aucune mesure ne soit prise par l’Inspection du Travail. 94% des travailleurs de Madagascar œuvrent par ailleurs dans le secteur informel. Chaque année, 400.000 à 500.000 jeunes arrivent sur le marché du travail mais à peine 10% parviennent à trouver un emploi. La majorité de la population est constituée de paysans et d’autres vivent de l’artisanat en gagnant peu. De surcroit, un grand nombre perçoit moins du salaire minimum de base. Différents paramètres font en sorte que les travailleurs ne sont plus motivés, tel qu’il a été précisé au cours de la cérémonie d’ouverture du Xème Congrès de la FISEMA hier à Antanimena. José Randrianasolo a, par ailleurs, relevé que toute société employant plus de 50 personnes doit avoir un comité d’entreprise, tel qu’il est prévu par la loi, mais ce n’est pas toujours le cas. Le dialogue social pour sa part n’est pas toujours maîtrisé et génère des conflits. Force est de constater que les syndicats sont souvent considérés comme ennemis des employeurs alors qu’ils constituent une force de proposition. Une autre irrégularité qui a été dénoncée est le non respect des 40h de travail par semaine qui vont au-delà dans bien des cas.
Le congrès, qui se poursuit ce jour, permettra de se pencher sur la stratégie à mettre en œuvre. La loi sur la protection sociale devrait constituer une priorité, tout comme la mise en place d’un Conseil Economique Social et Culturel ainsi que la refonte du Code de Travail. En somme, la FISEMA souhaite une amélioration des conditions des travailleurs à Madagascar.
C.R
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