Nosy-Be : Tête-à-tête entre Rajaonarimampianina et Ravalomanana
Le Chef de l’Etat Hery Rajaonarimampianina insiste sur l’importance de la réconciliation. Et si les chefs d’église du FFKM envisagent un sommet à 5, le Chef de l’Etat, lui, a déja entamé la consultation de ses prédecesseurs.
Le processus de mise en oeuvre de la réconciliation nationale suit son chemin. Le Président Hery Rajaonarimampianina poursuit ses consultations des anciens Présidents de la République. Après Didier Ratsiraka et Albert Zafy, hier ce fut au tour de Marc Ravalomanana d’être consulté par le Chef de l’Etat. En effet, un tête-à-tête s’est tenu à Nosy-Be entre Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana, à l’Hôtel Ravintsara, nous a-t-on confié.
Roland Ravatomanga, ministre de l’Agriculture et non moins chef de délégation de la Mouvance Ravalomanana, a confirmé cette rencontre. Un entretien qui tournait autour de la réconciliation nationale.
L’ex Président de la République avait été déplacé de sa résidence fixe d’Antsiranana vers l’Île de Nosy-Be hier après-midi, nous a signalés une source auprès des Forces de l’ordre. Il a été ramené dans sa résidence fixe d’Antsiranana à l’issue de cet entretien avec Hery Rajaonarimampianina.
Ihanta Randriamandrato, ancienne ministre de l’Elevage et membre de la mouvance Ravalomanana a rappelé que son chef de file est toujours privé de liberté. Une position qui empêche ce dernier d’avancer vers des pourparlers. « Une personne privée de sa liberté n’est pas en mesure de discuter », a-t-elle avancé en reprenant les termes de Nelson Mandela. Une manière pour cette militante de la mouvance Ravalomanana de réclamer la libération de Marc Ravalomanana.
Le dossier de la réconciliation s’annonce, en revanche, rude pour le Chef de l’Etat, à constater les différentes déclarations qui se sont succédées depuis la semaine dernière jusqu’à hier. Des associations et des plateformes de la société civile, militant contre l’impunité à Madagascar, ainsi que des notables des provinces ont multiplié leurs interventions pour contester l’impunité des anciens responsables de l’Etat notamment des anciens Chefs d’Etat. Dans le cas de Toamasina, ils ont reclamé la libération des militaires incarcérés pour des raisons politiques de 2002 et aussi pendant la Transition. A Antsiranana, la Plateforme régionale des organisations de la Société Civile Mijoro Mandroso de la région DIANA réclame la réparation morale et financière des victimes et l’inéligibilité de Marc Ravalomanana aux futures élections.
En tout cas, le dossier complexe de la réconciliation nationale est ouvert. Il appartient maintenant au Président de la République de mettre les points sur les « i » pour mener à terme son plan et sa stratégie. Selon des proches de Hery Rajaonarimampianina, le processus de réconciliation nationale sera inclusif et n’écartera aucun acteur tant sur le plan politique, social, culturel, qu’économique.
Par ailleurs, le Président de la République a toujours annoncé qu’il traitera de manière équitable toutes les régions de Madagascar en termes de développement. Une manière pour lui de pérenniser la réconciliation nationale.
L’éventualité d’une réunion des anciens Chefs d’Etat avec Hery Rajaonarimampianina aboutira-t-elle avant la fin de cette année 2014 ? Vont-ils se donner la main pour la relance économique et pour développement de Madagascar ?
Marc A.
