L’an dernier, l’économie malagasy a continué à bien se porter selon la note de conjoncture économique présentée hier au bureau de la Banque Mondiale Anosy. Les perspectives n’en sont pas moindres. Le principal défi est que cette croissance doit profiter à une population bien plus large pour que Madagascar puisse avancer sur la voie de la réduction de la pauvreté.
Les perspectives de croissance économique à moyen terme sont positives, tel qu’il est précisé dans la note de conjoncture économique présentée hier à Anosy par les économistes de la Banque Mondiale. La croissance devrait atteindre 5,2% en 2019, une tendance qui devrait se poursuivre à moyen terme. Le climat de sérénité dans lequel les élections présidentielles se sont déroulées et la passation de pouvoir est de bon augure pour instaurer la confiance des investisseurs. La croissance des activités manufacturières devrait restée élevée. Les progrès dans le secteur de l’énergie devraient soutenir ces perspectives de croissance, avec une croissance moyenne projetée à 10,8% de 2019 à 2021, en supposant que la Jirama poursuive les améliorations. Le secteur des services devrait continuer à enregistrer une bonne performance. Les activités de construction devraient s’intensifier avec l’élargissement prévu des travaux publics. Le secteur primaire devrait connaître une expansion modérée, notamment grâce au développement des agro-industries et des cultures de rente telles que la vanille.
La pression sur le déficit de compte courant devrait s’accentuer progressivement à moyen terme, reflétant les besoins de financement extérieur du pays pendant que le plan, d’intensification des investissements se poursuit. La politique monétaire devrait rester axée sur la maîtrise de l’inflation. Le taux d’inflation globale devrait avoisiner les 6% entre 2019 et 2022. Les hypothèses sont fondées sur la maîtrise de l’inflation pour les denrées alimentaires et d’une hausse modérée des prix de l’énergie, conformément au plan d’affaires de la Jirama. L’intervention de la Banque Centre sur le marché de change devrait rester limitée au lissage des fluctuations importantes et à la réalisation de l’objectif des réserves en devises. A moyen termes, les dépenses publiques devraient augmenter modérément, mais leur structure évoluera avec une baisse des dépenses courantes et une augmentation des dépenses d’investissement.
Cette prévision de croissance positive devrait être de bon augure pour la réduction de la pauvreté, à condition que les secteurs porteurs de croissance soient accessibles aux pauvres. Dans la mesure où la majorité de la population pauvre vit dans les zones rurales, où prédomine l’agriculture de subsistance, il est peu probable que la prévision de croissance positive inclue les plus pauvres à court terme. Si à moyen et long terme, des obstacles structurels peuvent être levés dans l’économie, tels que la fourniture d’électricité à des prix abordables, l’accès au crédit et aux infrastructures, une plus grande connectivité des agriculteurs aux marchés, des opportunités pourraient être offertes aux populations pauvres de s’engager de manière plus significative dans la trajectoire de croissance de Madagascar. Ces efforts devraient être complétés par des investissements dans le capital humain de la prochaine génération de Malgaches en améliorant les services d’éducation, de santé et de protection sociale. En se fondant sur les prévisions de croissance actuelles, la Banque Mondiale prévoit que le pourcentage de personnes vivant avec moins de 1,90 USD par jour pourrait baisser de 75% en 2018 à 71% d’ici 2021.
C.R
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