Nouveau gouvernement : Des politiciens plutôt sceptiques
Après la nomination d’Olivier Mahafaly Solonandrasana au poste de Premier ministre, tout le monde attendait de pied ferme la nomination du nouveau gouvernement. Même si la nouvelle équipe est plus qu’hétéroclite, les déçus sont toujours nombreux.
La mise en place du gouvernement Mahafaly n’a pas tardé à susciter des réactions, en majorité négatives dans les milieux, parlementaire et politique.
Le nouveau gouvernement n’a pas tellement convaincu Marc Ravalomanana, ancien président de la République et chef du parti TIM. Accompagné par le maire de la Capitale, Marc Ravalomanana a assisté à la finale du championnat de Madagascar du rugby, qui opposait la FTM à l’IRC hier, au stade des Makis. Les journalistes ont saisi l’occasion pour interroger le numéro du TIM, au sujet de l’installation du nouveau gouvernement. Mais, force est de constater que le chef du TIM reste prudent. Il a rétorqué en ces propos « il faut laisser le soin au gouvernement de travailler, on jugera par la suite…».
La mise en place du gouvernement a-t-il créé des scissions au sein du parti TIM ?… Un des leaders du parti a fait remarquer que le parti TIM n’est pas officiellement représenté au sein du gouvernement Mahafaly. Roland Ravatomanga, ministre de l’Eau, de l’Hygiène et de l’Assainissement rejoint le gouvernement à son propre nom. Il en est de même du ministre Ying Vah Zafilahy, ancien ministre de l’Enseignement supérieur du régime Ravalomanana et qui occupe actuellement le ministère auprès de la Présidence, chargé des Mines et du Pétrole.
« Gouvernement anticonstitutionnel et ponctuel » selon le sénateur Lylison René de Rolland.
« On ne peut espérer rien de meilleur du nouveau gouvernement », estime le sénateur Lylison René de Rolland. De l’avis de ce parlementaire, le gouvernement Mahafaly a mal démarré. Sa mise en place ne repose sur aucune base juridique légale dans la mesure où la démission de l’ancien Premier ministre Jean Ravelonarivo n’a pas réellement observé les règles en vigueur. « Une extorsion de démission est constatée. La présidence de la République avait prononcé la démission du gouvernement Ravelonarivo le 8 avril 2016, alors que l’ancien PM n’avait signé sa lettre que le 10 avril 2016. Par conséquent, la mise en place du gouvernement Mahafaly qui est l’acte subséquent, reste nulle et non avenue », explique Lylison René de Rolland.
Le sénateur Lylison René a également qualifié le gouvernement Mahafaly de ponctuel. Le critère d’efficacité n’est pas considéré dans la nomination des ministres. Les chefs de l’Exécutif ont privilégié le népotisme. « Ce gouvernement est seulement conçu pour préparer l’accueil des deux sommets particulièrement de la Francophonie de novembre prochain ainsi que les Présidentielles de 2018. Pour assurer son coup en 2018, le Président de la République a alors confié à son ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation Olivier Mahafaly la Primature. Le vice-ministère auprès du ministère des Affaires étrangères, chargé de la coopération et du développement a été créé, ce qui veut dire qu’on va mettre surtout l’accent sur l’organisation des deux sommets ».
Réactions de Lanto Rakotomanga
La députée élue du 2e arrondissement sous les couleurs du MAPAR, Lanto Rakotomanga n’a pas manqué de réagir à cette composition du gouvernement. Elle affiche un pessimisme quant au succès de ce dernier. Voici ces propos : « Dès le premier jour de son installation, le gouvernement Mahafaly a failli à ses tâches. Il n’y avait pas eu de critères de nomination structurés ni articulés. Pas de changement palpable dans sa composition. Le nouveau gouvernement a été fondé sur une base purement politique et dans le seul souci de stabilité du régime. On renie totalement l’intérêt du peuple et le développement. Le retour des 20 ministres du gouvernement Ravelonarivo jugés incompétents a envoyé un signal désastreux et sapé toute crédibilité de l’Exécutif… ».
Vola R
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