Nouvelle donne financière et nouvelles opportunités économiques
Nous sommes dans un contexte visiblement nouveau. Le FMI a décidé de nous octroyer une sorte d’avant-crédit. Juste ce qu’il faut pour que la confiance des bailleurs de fonds et des investisseurs soit acquise. Nous avons parlé de 56 conditions posées par cette Institution financière internationale. Et on sait que le gouvernement ne s’est pas laissé faire. Ce qui est juste et justifié, nous ne sommes plus dans les 80 où l’Occident détenait les clés des finances mondiales.
Les donnes ont changé depuis. Les pétrodollars ne sont plus foncièrement la monnaie de référence en soi, dans la mesure où le prix du baril du pétrole a chuté vertigineusement ces derniers mois. Certes, la Chine connait un coup d’arrêt à sa croissance, mais elle est devenue la seconde puissance économique mondiale et on sait que Beijing, concernant les aides au développement, ne s’affaire pas trop dans les indices de démocratie ou de droits de l’homme. Business is business.
Cela dit, on ne refait pas le monde en un jour. La caution du FMI est nécessaire, jusqu’à preuve du contraire. C’est-à-dire jusqu’au jour où Madagascar peut déclarer au monde que non seulement elle se suffit en termes de financement, mais aussi, elle peut payer ses dettes extérieures.
Comment serait-ce possible ? Avec l’apport de fonds souverains ? Avec des financements privés venant de l’empire du milieu et des pays du dragon ? Avec ses propres rentrées d’argent ? C’est rêver de compter uniquement sur les recettes fiscales. L’exposition sur les potentialités minières et pétrolières de Madagascar, en ce moment, au CCI Ivato, prête et à l’espoir et à la réflexion. On dispose de ce qu’il faut pour se développer à terme. Mais, majoritairement, les gros investisseurs sont des étrangers.
Une exploitation intelligente, voire patriotique, de la filière or ouvre, par exemple, sur des possibilités énormes lorsqu’on sait que l’or est redevenu la valeur-refuge sûre dans le monde. De l’or, notre sous-sol en a. L’Etat pense mettre en place une structure moderne, capable de gérer cette filière sans pénaliser les orpailleurs, mais en faveur des caisses de l’Etat. Il n’est que temps. Si Madagascar est riche, cette richesse devra revenir à sa population, en premier lieu.
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