L’observatoire «Safidy» a présenté son rapport préliminaire des élections législatives du 27 mai dernier. Safidy dans son rapport d’observation met en exergue le faible taux de participation des électeurs. La chute du taux de participation pourrait entrainer un manque de légitimité des députés et fragiliser les institutions de la République, estime SAFIDY.
En comparaison avec le deuxième tour de l’élection présidentielle de 2018, SAFIDY a noté une baisse significative du taux de participation des électeurs, celui-ci est passé de 48 % en 2018 à 36% en 2019. Pour expliquer cette chute, SAFIDY a relevé les points suivants à savoir le déficit de la confiance des électeurs envers les deux institutions électorales , la CENI et la HCC ; la mauvaise image de l’Assemblée Nationale au cours de la dernière législature, aussi bien sur le plan éthique que technique ; l’offre politique qui ne correspond pas aux attentes des électeurs ; la planification de la date de l’élection législative -un lundi- ayant entrainé un long week-end pour les citadins, et le chevauchement avec la période de récolte en zones rurales ; l’échec des partis politiques dans la mobilisation des électeurs à vérifier leur inscription dans la liste électorale dans un premier temps, puis à voter ; et l’insuffisance des sensibilisations et éducation civique auprès des citoyens qui se limitent à des actions ponctuelles avant les élections.
L’observation de la campagne électorale a concerné 42 districts des 15 sur les 16 régions d’intervention du projet SAFIDY. De manière générale, plusieurs dérives ont été constatées par la CENI, les forces de l’ordre et même le gouvernement, toutefois les mesures de sanctions prises restent à prouver, selon ce rapport de l’observatoire «Safidy».
Neutralité de l’administration
Selon le rapport de l’observatoire Safidy, au niveau national, la campagne a été assez tendue surtout entre les deux grands acteurs politiques notamment l’IRD et le TIM. «Elle a été marquée par plusieurs irrégularités, ce qui a poussé les forces de l’ordre à lancer un appel à l’apaisement, une semaine avant la date du scrutin. Les deux principaux candidats aux présidentielles de 2018 se sont concurrencés sur le terrain pour supporter leurs candidats aux législatives. Si le président du TIM n’a aucune contrainte juridique en s’impliquant dans cette campagne, la question se pose par rapport au Président de la République qui s’est affiché avec des candidats IRD durant la campagne» peut-on lire sur le rapport préliminaire de l’observatoire Safidy.
SAFIDY a également évoqué un point particulier notamment le fait que des voix se sont levées sur l’implication des autorités de l’Etat dans la campagne électorale. Ce qui a contraint le Premier ministre, au même moment que les forces de l’ordre, selon l’observatoire, de rappeler à tous les fonctionnaires la nécessité de respecter la neutralité de l’administration, conformément à l’article 60 de la loi organique 2018-008 sur le régime général des élections et des référendums.
Velo Ghislain
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