A Madagascar, la dernière révision des prix à la pompe remonte au mois de juin 2019. Malgré une hausse du prix du baril au dernier trimestre 2019, aucune révision à la hausse n’a été appliquée. Le blocage des prix a entraîné une différence entre les prix calculés et les prix appliqués à la pompe, générant des passifs envers les pétroliers. Olivier Jean-Baptiste, directeur général de l’Office Malgache des Hydrocarbures OMH fait le point.
– MA-Laza : Quel est l’état du passif actuel envers les pétroliers ?
– Olivier Jean-Baptiste : En ce début d’année 2021, les arriérés envers les pétroliers sont presque apurés. A titre de rappel, la situation des arriérés avoisinait les 170 milliards d’Ariary au 31 décembre 2019. Malgré la baisse des cours internationaux sur le deuxième trimestre 2020, le prix à la pompe à Madagascar a été maintenu tout au long de l’année pour apurer progressivement les arriérés. Cependant, la vitesse d’apurement de ces arriérés a été conditionnée par la baisse de la consommation nationale. Nous estimons que la consommation nationale a baissé de -18%, tous produits confondus à fin décembre 2020. Les volumes sont encore en train d’être consolidés et vérifiés.
Les arriérés sont actuellement un peu moins de 10 milliards d’Ariary et nous pensons qu’à la fin janvier, le passif sera complètement apuré. Nous pourrons ainsi partir sur de nouvelles bases pour 2021.
– Ma-LAZA : Quelles sont les perspectives pour 2021 ?
– Olivier Jean-Baptiste : Il faudra qu’on suive de près la situation économique interne et la situation internationale du marché. Madagascar est encore un pays importateur de produits pétroliers. Nous dépendons fortement des cours internationaux. Pas plus tard qu’hier (ndlr mardi dernier), le prix du baril du Brent qui est notre référence dans la zone est monté à 53 USD. Cela est dû principalement au retour progressif de l’économie mondiale, et partant, à la hausse progressive de la consommation des produits pétroliers. Les pays producteurs, dans le cadre de l’OPEP et de l’extension OPEP + ont décidé de maintenir une certaine restriction de production. Ce qui a entraîné cette hausse progressive depuis à un peu près deux mois et demi, trois mois. Sur le plan interne, nous savons tous où en est l’Ariary par rapport au dollar. Ces deux paramètres conjugués incitent à la prudence pour l’année 2021.
Pour janvier, février, les prix à la pompe devraient être stables. Les produits pétroliers que nous consommons actuellement sont des stocks de novembre et une partie de décembre. La hausse du cours du baril depuis le mois de décembre et de ce mois de janvier n’a pas d’effet immédiat. Il n’aura d’effet que dans deux mois. Une fois que les paramètres seront rassemblés au mois de mars, on verra quel sera l’impact sur les prix à la pompe.
Sur le plan purement marché et après avoir discuté avec les pétroliers, nous pensons qu’en termes de consommation, le niveau 2021 devrait revenir à peu près au niveau de 2019. Cela est conditionné par la reprise progressive de l’économie et par la maîtrise de la crise sanitaire. L’impact d’une nouvelle crise sanitaire serait grave. Certains pays dans le monde ont reconfiné et qui dit reconfinement dit impact sur l’économie.
Propos recueillis par Claudia R.
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