L’opération « jugement supplétif » initiée par le gouvernement pour inscrire tous les citoyens dans le registre d’état-civil fait toujours polémique. Après le désistement des magistrats syndiqués du SMM, le syndicat des greffiers de Madagascar (SGM) a également annoncé son désengagement de cette opération. A l’occasion de son intervention à la presse, Alain Randriamaro, président du SGM, a annoncé se joindre au syndicat des magistrats de Madagascar (SMM) pour rappeler les revendications qu’ils ont formulées et encore classées sans suite. Le SMM, quant à lui, revendique une meilleure coordination des actions avant d’entamer cette opération, étant donné que la délivrance de copie d’acte d’état-civil nécessite une forte mobilisation de magistrats et la présentation de nombreux documents administratifs avant que le jugement ne soit rendu. Avec un objectif de 3 millions d’actes d’état-civil à produire, le SMM demande une prolongation du délai imparti.
Face à cette situation, François Rakotozafy, garde des sceaux et ministre de la justice, a appelé hier à l’apaisement et invite ses collègues à revoir leur décision et à ne pas se désengager de cette initiative visant à donner aux citoyens la jouissance de leurs droits.
Le ministre a rappelé que le temps qui reste à préparer les élections a poussé le gouvernement à mener cette grande opération de « jugement supplétif et de carte nationale d’identité » afin que les personnes en âge de voter puissent jouir de leur droit de vote. D’ailleurs, il a fait savoir que les actes d’état-civil et les cartes nationales d’identité ne serviront pas seulement aux élections, mais également à d’autres fins administratives, telles que dans l’éducation ou le marché du travail. « Je tiens à rassurer que cette opération ne revêt aucun caractère politique », a-t-il soutenu.
L’indemnisation des magistrats et des agents de la justice constitue un facteur de blocage de cette opération. Le garde des sceaux a tenu à rassurer que l’opération nécessite une grande mobilisation dans les 1.695 communes de Madagascar et que la question d’indemnisation sera certainement prise en compte. « Les procédures requises seront respectées, comme le prévoit la loi, notamment la production d’un certificat de résidence, de la présence de témoins ou encore de la production d’un certificat d’examen médical », a conclu le ministre de la justice.
Marc A.
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