Patrons de presse : Bras de fer engagé avec l’Etat sur le projet TNT
Les patrons de presse ne l’ont pas caché : les informations qui sont à leur disposition concernant le basculement vers le numérique sont vagues et floues. Pour eux, ce ne doit plus être une affaire entre eux et les ministères. Il faut voir… plus haut
Les patrons et responsables des radios et télévisions privées de la capitale ont dénoncé hier, à travers une déclaration officielle, à l’Hôtel Ibis Ankorondrano, l’absence de transparence dans l’octroi des licences d’exploitation des radios et des télévisions. Ils ne se sont pas privés de dénoncer l’octroi de la licence d’Antananarivo Tv et Antananarivo Radio qui, selon eux, n’est pas passé par voie d’appel d’offres, tel qu’il est prévu par les textes en vigueur. La crainte d’une forme de laxisme et de désordre dans le paysage audiovisuel malgache s’est installée auprès des patrons de chaînes audiovisuelles. Ces deux chaînes publiques pourraient offrir des services commerciaux, en défaveur des opérateurs radios et télévisions commerciales privées. D’ailleurs, ils estiment que les procédures concernant la mise en place et l’exploitation des chaînes à vocation de service public n’ont pas été respectées.
Le dialogue. C’est le mot que les patrons de presse réunis à l’Hôtel Ibis avaient lancé à l’endroit des responsables de l’État, notamment à l’endroit du Président de la République, qui, selon eux, est le « raiamandreny » du pays pouvant les écouter. Ils envisagent ainsi de présenter une proposition « à la malgache » dans le vaste projet de basculement vers la télévision numérique terrestre. En effet, ils ont annoncé hier qu’ils n’avaient pas été consultés ni appelés lors des différents colloques et réunions relatives à la mise en place de la TNT à Madagascar.
La déclaration commune d’hier a permis aux opérateurs de radio et TV de dénoncer le flou autour de ce basculement vers le numérique et, en particulier, sur les dispositions qu’offrira Startimes, la société chinoise intéressée par la transformation du paysage audiovisuel malgache. De nouveau, les patrons des chaînes de télévision privées de la capitale craignent la mainmise de cette société sur le marché de la diffusion à Madagascar. Ils ont, entre autres, évoqué le paiement de la somme de 22.000 Euros par chaque chaîne pour la diffusion en numérique. Ce qui est le cas de La Réunion. Serait-ce également le cas pour les chaines privées malgaches, se demandent-ils.
En tout cas, l’appel est lancé à l’endroit des autorités. Les opérateurs malgaches entendent dévoiler au Chef de l’État leur volonté de prendre part dans la numérisation des diffusions audiovisuelles à Madagascar, et ce, avec une manière… à la malgache.
Marc A.
