Des enfants en fin de cycle primaire incapables de lire et de comprendre un texte, des enseignants incapables d’additionner des nombres décimaux…autant de maux qui prouvent que le pays fait face à une véritable crise de l’apprentissage. Face à la crise de l’apprentissage qui sévit à travers le monde, la Banque Mondiale lance une campagne visant à réduire de moitié d’ici 2030 le pourcentage d’enfants incapables de lire et comprendre un texte simple à l’âge de dix ans.
L’on désigne par «taux de pauvreté des apprentissages», la part des enfants de dix ans incapables de lire et de comprendre un texte adapté. Dans les pays pauvres, le taux de pauvreté des apprentissages se situe à 78%, contre 8% dans les pays riches. Selon une nouvelle étude de la Banque Mondiale et de l’UNESCO, à Madagascar, «97% des enfants en fin de cycle primaire ne sont pas en mesure de lire et de comprendre un texte (ajusté par rapport au nombre d’enfants hors de l’école, c’est-à-dire que le pourcentage tient aussi compte du nombre d’enfants qui sont exclus de l’école)».
Ainsi, les défis de l’éducation à Madagascar sont encore énormes. Pour la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre la pauvreté axée cette année sur la lutte contre la pauvreté des apprentissages, Madagascar a décidé de parler de la profession enseignante dans le pays, l’un des piliers de l’amélioration du système éducatif. Les statistiques se rapportant aux enseignants à Madagascar sont alarmantes. Il ressort de l’enquête sur les Indicateurs de Prestation de Service en Education effectuée en 2016 que des enseignants malgaches, des enseignants FRAM payés par les parents d’élèves accusent de très graves lacunes en termes de capacités pédagogiques : seul un enseignant sur 1000 a eu un score égal ou supérieur à 80% sur les tests de français et mathématiques. En outre, près de 20% des enseignants n’ont pas réussi à effectuer une soustraction de nombres à deux chiffres et 55% ni à additionner des nombres décimaux.
L’efficacité et la valorisation des enseignants à tous les niveaux figurent parmi les cinq piliers pour contribuer à la réalisation de la promesse de l’apprentissage. Selon un communiqué de la Banque Mondiale, l’ampleur de la pauvreté des apprentissages et la lenteur des progrès des pays à revenu faible et intermédiaire compromettent la réalisation des objectifs mondiaux d’éducation (ODD 4 : assurer un accès libre et équitable à une éducation de qualité et promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie) et sapent les efforts déployés pour mettre fin à la pauvreté.
Mesures à prendre
Pour réaliser ce nouvel objectif, il faudra multiplier par deux les progrès à l’échelle mondiale, mais par deux fois et demie en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. Il importe de mettre en place des interventions ciblées : les actions engagées au niveau des élèves, des écoles et du système doivent être spécialement conçues pour améliorer les compétences de base. Il faut également renforcer les performances d’ensemble des systèmes éducatifs et faire de l’investissement dans l’humain un enjeu collectif.
Recueillis par C.R
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