Pauvreté extrême et pots de vin : 2 enquêtes décrivent une situation accablante
La corruption est un dans le quotidien des M algacheset les bloque dans leur initiative. Le président de la République a promis de mener une lutte sans merci contre ce fléau. Un combat dont l’issue est incertaine…
A l’unanimité, tout le monde s’accorde à dire que les pots-de-vin sont monnaie courante dans l’administration et dans le monde des affaires à Madagascar. Le Round 6 de l’enquête Afrobaromètre de Madagascar a mis la corruption à Madagascar sous les feux des projecteurs car, à tous les niveaux, les pots-de-vin sont devenus une pratique presque légale. En 2014, selon les résultats de l’enquête de l’Afrobaromètre, un individu sur quatre avait sollicité des prestations des agents des tribunaux ou encore l’assistance des agents de la police et a été contraint de payer un pot-de-vin afin de faciliter l’obtention des services souhaités.
En 2014 également, la police, la gendarmerie, les juges, les magistrats, les hommes d’affaires ainsi que les parlementaires ont été pointés du doigt par les Malgaches comme étant les plus corrompus et cette corruption se manifeste par le paiement de pots-de-vin en vue de faciliter l’obtention d’un service. Trois Malgaches sur quatre affirment que la corruption dans le pays a augmenté de manière notoire en 2014 par rapport à 2013. Neuf personnes sur dix critiquent la performance du gouvernement dans la lutte contre la corruption. Un Malgache sur deux, soit 49% constatent que la plupart ou tous les policiers et les gendarmes sont impliqués dans la corruption. Bon nombre sont témoins au quotidien de ce que ces agents font avec les conducteurs de taxibe et les motards. Ces quelques constats ne font qu’illustrer l’environnement de Madagascar et qu’une personne, quel que soit le département où elle veut se rendre, ne peut obtenir un service sans verser un pot-de-vin…
Un constat amer que les cités n’apprécient guère, la corruption s’est introduite comme une épidémie dans l’administration malgache. Toutefois, près de 70% des Malgaches sont d’accord pour participer à l’éradication de la corruption, cependant la peur des représailles accentue de plus en plus leur réticence à dénoncer, lorsque le sujet est porté sur la table. Le peuple malgache se croit victime de cette corruption surtout ceux de la classe pauvre, comme le décrit Afrobaromètre.
Les résultats de l’enquête menée auprès des citoyens montrent également que le gouvernement a failli à ses obligations en matière de gestion de l’économie, création d’emplois, réduction de la criminalité, amélioration des services de santé de base ou encore des questions de sécurité alimentaire.
La présentation de ce rapport a été faite hier à l’Hôtel Colbert.
C.Ramah
