Les caisses de retraite sont, depuis toujours, de moindre importance à Madagascar contrairement à la France où elles constituent le socle même de la vie des agents retraités. Une réforme s’impose.
A l’instar d’autres pays africains, le système de retraite des agents de l’Etat de Madagascar, hérité des puissances coloniales, est de type Bismarckien. Dans ce système, les cotisations des agents en activité servent à payer les pensions des agents retraités. Face au déséquilibre des caisses de retraite, des réformes en profondeur s’imposent.
Le renflouement des caisses de retraite constitue une charge considérable pour le budget de l’Etat. Il n’a cessé d’augmenter, de source auprès de la Direction Générale de la Gestion Financière du Personnel de l’Etat (DGGFPE). Ledit renflouement est «passé d’une dizaine de milliards d’Ariary au début des années 2000 à 250 milliards d’ariary en 2015, pour culminer à 324 milliards d’ariary dans le projet de Loi de Finances 2019», peut-on lire dans le dernier bulletin d’information «Les Échos des Finances et du Budget ». Des réformes s’imposent pour éviter la banqueroute.
Des réformes sont initiées depuis 2015. Une campagne de remplacement de la carte de pensionné a été menée dans le cadre d’un assainissement ayant permis de détecter des pensionnés décédés, des orphelins déjà majeurs qui continuaient de jouir irrégulièrement de pension… Plus de 9500 cas ont pu être annulés, engendrant une économie aux Caisses de retraite de l’ordre de 13,8 milliards d’ariary par an.
Par ailleurs, l’augmentation des taux de cotisation, décidée il y a deux ans, a permis de générer des recettes supplémentaires de 62 milliards d’ariary aux caisses en 2017. Sur le plan technique, plusieurs mesures ont été mises en œuvre afin d’améliorer la gestion des Caisses. La DGGFPE a également mis en œuvre une nouvelle application afin d’accélérer le traitement des pensions. Avec cette application, le délai de traitement au niveau du département chargé des pensions a été réduit de moitié depuis l’année 2018.
Pistes de solution
Malgré toutes ces mesures, le déficit des Caisses de retraite est encore lourd. Sans réforme, ce déficit peut atteindre plus de 500 milliards d’ariary à l’horizon 2030. Plusieurs pistes sont avancées pour éviter d’en arriver là : le recul de l’âge de départ à la retraite, la diminution du taux d’annuité, l’élargissement de la base de calcul des pensions sur la moyenne des salaires de plusieurs années….
La Direction Générale de la Gestion Financière du Personnel de l’Etat précise toutefois qu’avec une pension moyenne mensuelle d’environ 400 000 ariary, toucher aux prestations risque de diminuer davantage le pouvoir d’achat des pensionnés. Ce qui conforte encore plus la conviction de la mise en œuvre d’une réforme dans le cadre d’un dialogue national entre tous les acteurs concernés.
Recueillis par C.R
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