Quelles opportunités les dirigeants africains peuvent-ils trouver en cette période particulièrement turbulente ? C’est l’une des questions majeures du panel de discussions à laquelle le ministre malgache de l’agriculture et de l’élevage Harifidy Ramilison a participé samedi dernier, au siège de la Banque Mondiale à Washington, dans le cadre des assemblées.
Madagascar subit de plein fouet les effets du changement climatique, en témoignent la sécheresse dans le Sud et les cyclones qui frappent chaque année plusieurs localités du pays. La grande île subit également les effets de la crise sanitaire et du conflit russo-ukrainien. « Ces crises nous obligent à nous adapter aux conjonctures, aux effets du changement climatique et donc à développer des méthodes plus adaptées et aussi à mieux valoriser notre potentiel », s’est exprimé le ministre Harifidy Ramilison. Il a rappelé que Madagascar, avec 587.000 km² de superficie totale, dispose de plus de 30 millions d’ha de terres arables qui représentent les 90% des terres arables de l’océan Indien. « Il importe de valoriser le potentiel terre et le convertir en capital en adoptant des méthodes conservatrices des ressources naturelles », a recommandé le ministre de l’agriculture et de l’élevage. La diversité des climats de Madagascar permet une diversité des cultures. Harifidy Ramilison souligne toutefois qu’il faut cibler les cultures prioritaires selon la population nationale et celle de l’Indianocéanie dont les besoins sont immenses.
Il a fait remarquer en passant la faible productivité de Madagascar, pour laquelle il a recommandé «l’application de la révolution verte qui a été efficace en Asie, une révolution soucieuse de la préservation de l’environnent et de la biodiversité ».
Outre l’augmentation de la production et la diversification des cultures, il importe aussi d’impliquer le secteur privé qui joue un rôle moteur. « Nous miserons sur le développement de l’agribusiness avec les agripreneurs. Le président de la République a initié le projet titre vert pour permettre à des jeunes d’accéder à des terres et à des moyens de production et créer ainsi de l’emploi ». Le ministre a par ailleurs fait noter que les difficultés actuelles d’importer, ainsi que l’envolée des prix des engrais constituent une opportunité de produire et d’utiliser davantage les engrais biologiques locaux. Il en est de même de la farine sur le marché mondial. « Nous sommes déterminés à développer la culture de blé, mais nous allons aussi trouver d’autres alternatives, comme la farine de manioc, de sorgho… », a-t-il soutenu en mettant l’accent sur la diversification des cultures vivrières.
C.R
