13 Mai
Quleques similitudes sont à noter entre le 13 mai 1972 et le 13 mai 2016. Il y a 44 ans de cela, les étudiants en médecine et des facultés d’Ankatso ainsi que les élèves des lycées et collèges de la capitale se sont donné rendez-vous sur la place centrale d’Analakely, devant l’ancien Hôtel de ville, pour décrier les inégalités flagrantes dans le milieu scolaire et universitaire et la mainmise de la France sur le pays. Il ne s’agissait pas surtout de demander la démission du gouvernement et encore moins le départ du président Tsiranana.
Le 13 mai 2016 en revanche fait montre d’une sourde tension politique et sociale caractérisée par des déclarations de leaders politiques et des grèves déclenchées par des syndicats par ici et par là. Certains d’entre eux demandent à ce que le régime se démette pour différentes raisons. La première est l’inaction du gouvernement face à la pauvreté qui empire et la seconde est la tyrannie de la corruption qui touche tous les domaines, depuis la haute sphère de l’Etat jusqu’au bureau des Fokontany.
Si les manifestations sur la Place du 13 mai ont abouti à la fin de la 1ère République, ceux qui oseront descendre dans la rue aujourd’hui doivent encore patienter pour espérer provoquer le raz-de marée sur lequel ils comptent pour mettre fin au régime Rajaonarimampianina. Non que le régime ait des assises solides. Mais pour réussir leur coup, ils doivent d’abord s’assurer d’avoir le soutien de la population. Jusqu’à preuve du contraire, ceux qui viendront à Analakely ne feront pas le poids face à l’armada qui sera en face. Ils doivent également penser à tenir le coup pendant une durée assez longue et des manifestations quotidiennes avec tout ce que cela suppose… Bref, sans une logistique et un financement conséquents, renverser un pouvoir par la rue est difficile.
Selon certaines informations, l’ancien N°1 de la Transition est prêt à mettre le paquet et à remettre ça, sur la même place, comme en 2009. L’histoire est d’ailleurs un éternel recommencement. Ses déclarations à Fianarantsoa sont sans ambiguïté. Affaire à suivre.
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