A jamais…
Il y a presque 40 ans, le Colonel Ratsimandrava, alors ministre de l’Intérieur, recevait les pleins pouvoirs du Génaral Ramanantsoa. Il l’a accepté malgré un contexte de crise particulier à Madagascar, crise sociale, politique, économique et militaire.
Après le renversement du premier président de la République malgache, Philibert Tsiranana, Madagascar est entrée dans une nouvelle ère, sans la mainmise de la France. Une situation que tout le monde n’a pas acceptée. Les premières difficultés sont apparues dès le mois de décembre 1972 quand les Merina se font chasser de Toamasina et d’Antsiranana. Plus tard, des militaires (côtiers) entrent presque en rébellion, mécontents de la répartition du commandement et de la domination des officiers Merina dans la hiérarchie.
La crise est à son summum en 1975, obligeant le Général Ramanantsoa à se démettre du pouvoir et à le confier au Colonel Ratsimandrava, ministre de l’Intérieur, en conflit, semble-t-il, avec le Capitaine de Corvette Didier Ratsiraka, ministre des Affaires étrangères et brillant arrisan des nouveaux Accords de coopération franco-malgaches. Celui-ci aurait bénéficié du soutien des officiers côtiers et n’était pas présent lors du transfert de pouvoir à Ampahibe.
Le Colonel Ratsimandrava avait travaillé à l’immeuble Patte d’éléphant, là où se trouve actuellement le nouveau Premier ministre, Olivier Mahafaly Solonandrasana. Il vient de recevoir les rênes du gouvernement, comme le Colonel Ratsimandrava à l’époque. Mais espérons que la similitude s’arrête là. Qu’il ne subisse pas le funeste sort du ministre des Fokonolona, abattu par des éléments des anciennes Forces républicaines de sécurité (FRS) à Ambohijatovo, alors qu’il allait rentrer chez lui, dans la soirée du mardi 11 février 1975.
Malgré l’ouverture d’une enquête, l’on n’a jamais su exactement les circonstances de la mort du Chef de l’Etat et du gouvernement de l’époque. Qui sont les vrais auteurs du crime et, surtout, qui en est le commanditaire. L’histoire, dit-on, est un éternel recommencement. Mais on voudrait que cette partie de l’histoire de Madagascar ne se répète à jamais.
