L’abstention record au second tour de la présidentielle n’est pas un fait nouveau à Madagascar. La présidentielle de 2018 n’a pas été une exception dans cette histoire. En effet, en 2013, la course ayant opposé Hery Rajaonarimampianina à Jean Louis Robinson avait enregistré un taux d’abstention de 50,3% alors que le premier tour était de 39,5%. En 1996, le taux d’abstention était de 51,3% au second tour opposant Albert Zafy à Didier Ratsiraka contre 41,6% au premier tour. En 1992, ce fut également la même histoire lorsque le premier tour de la présidentielle enregistrait 24,6% des votants qui ne se sont pas acquittés de leur droit de vote et au second tour ils avaient augmenté de 31,6%. Et au titre du scrutin du 19 Novembre 2018, l’abstention est revenue sur le devant de la scène. Si au premier tour, le taux de participation était de 54,2%, le second tour s’annonce moins importante pour arriver approximativement dans les 45%.
Contrairement aux grandes démocraties occidentales, les électeurs malgaches sont moins réticents à s’exprimer au second tour de la présidentielle. Elle demeure une menace pour les élus, estiment les analystes notamment ceux issus de la société civile. D’après eux, un Chef d’Etat élu par une petite frange de la population peut à tout moment être victime d’un dysfonctionnement du système. Or, la majorité de ces abstentionnistes sont les premiers à descendre dans la rue et partisans actifs de la démocratie directe. Dans toutes les circonstances, les Malgaches ont donné un exemple de sérénité pour une seconde fois en matière d’élections apaisées au titre des deux scrutins présidentiels. Pas d’affrontement, pas de vindicte et pas de contestation majeure. Il faut tout de même prendre en considération l’abstention qui demeure une menace pesante sur le futur élu. Mais cette attitude constatée par les 10 points d’écarts en moyenne entre les deux tours ne peut être expliquée. Est-ce une lassitude ou bien un désengagement pur et simple ?
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