Aller au fond des choses
Dans quelques jours, l’année 2015 appartiendra à l’histoire. A chacun son bilan, bon ou mauvais. Ce qui reste, ce sont les affaires en suspens que les fêtes de fin d’année n’ont pas pu régler. Il y en a plusieurs, mais les plus importantes sont, entre autres, les affaires de kidnapping, la grève des douaniers et les deux scrutins dont l’un aura lieu le 29 décembre, les Sénatoriales, et l’autre s’est tenu il y a plusieurs semaines mais pour lequel les résultats ne sont pas encore connus.
Pour les affaires de kidnapping, plusieurs auteurs se font prendre. Mais les auteurs, dans bien des cas, agissent sous les ordres d’un ou plusieurs commanditaires. De source auprès des policiers de la Brigade Criminelle, ces auteurs ne touchent que peu ou prou des rançons que les proches des victimes acceptent le plus souvent de payer. La même source de révéler qu’ils ont actuellement affaire à un véritable réseau qui agit selon la méthode de la Mafia, le cloisonnement. Autrement dit, tous les acteurs de l’affaire ne se connaissent pas, ce qui rend difficile l’enquête et c’est ce qui empêche les investigations de parvenir jusqu’au véritable responsable, au premier commanditaire.
Comme pour les bois de rose, l’on parle souvent d’un commanditaire qui gravite dans les hautes sphères du régime. Un intouchable en quelque sorte puisqu’il bénéficie de la protection de ses pairs et des prérogatives de son statut. C’est ce qui explique également le fait que les affaires de kidnapping prolifèrent aux alentours des grandes échéances électorales, comme les présidentielles ou les législatives. Celui d’Arnaud et d’Annie intervient par exemple au moment des sénatoriales. Et quand on sait que rassembler tous les grands électeurs coûte la bagatelle de 600 millions d’ariary, peut-on donner raison à certains candidats s’ils cherchent l’argent… là où il peut se trouver ?
Et c’est là qu’on pourrait conseiller aux enquêteurs d’aller au fond des choses. Pour ce faire, une volonté politique quasi-révolutionnaire est nécessaire. A commencer par le président de la République qui a d’ailleurs promis qu’il allait prendre la tête de la lutte contre le trafic de bois de rose. Si l’ancien Premier ministre Omer Beriziky, avant sa démission, a sorti une liste de noms susceptible d’être une base solide pour de profondes investigations, l’on s’étonne que, jusqu’à maintenant, une seule personne soit placée « sous les barreaux » et que même, elle aurait bénéficié d’une liberté provisoire pour pouvoir partir en Chine. Le PRM doit assainir pour pouvoir travailler les mains libres et bénéficier d’une large marge de manœuvre. A moins que…
Car si les policiers ou les gendarmes arrivent à mettre la main sur un gros gibier et que celui-ci bénéficie d’un coup de main venant de quelque part, il est normal que ces affaires pendantes le resteront pour toujours et que les différends se règlent à coups de fusil, par la loi du plus fort
