Au dela des faits divers
Madagascar est une grande île, mais elle est encore sous-peuplée. Autrement dit, la croissance démographique ne devrait pas être un problème en termes d’espace. Mais, en termes économiques, ce taux de croissance démographique dépasse le taux de croissance économique. Et c’est la pauvreté.
Des populations côtières, notamment issues du Nord-Ouest et du Moyen-Ouest, préfèrent émigrer clandestinement vers les Comores. Oui, vers les Comores. Une telle situation paraît incroyable, il y a une vingtaine d’années. En fait, ce sont les Comoriens qui émigraient à Madagascar, pour construire une nouvelle vie.
Un boutre, transportant des passagers clandestins qui voulaient vivre aux Comores ou à Mayotte a fait naufrage, causant la mort d’une dizaine de personnes. Pour ces victimes, les Comores représentent l’avenir. Une vie nouvelle, mais tout s’est achevé de manière tragique.
Au-delà des faits divers tragiques, c’est la signification de cette émigration clandestine qui s’impose. La pauvreté en est la cause. On comprend, dans ces conditions, l’engouement de certains individus dont, principalement, des femmes à émigrer pour travailler dans les pays du Golfe. Pauvreté oblige.
Le pouvoir devrait, selon les analystes, trouver des solutions pour convaincre les populations profondes à rester là où elles sont. Il leur faut du travail, du logement, de la dignité. Les Comores sont devenues attrayantes. Car le développement économique est enclenché. L’exode rural est la caricature de cette hémorragie. La majorité des Malgaches fait naufrage. Ils sont des réfugiés économiques…
